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ÉDITION D’ART

La maison d’édition Xavier Barral rachetée par ses employés

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 17 mars 2020 - 506 mots

PARIS

Une nouvelle structure détenue majoritairement par les salariés reprend les actifs de la maison créée par l’éditeur disparu il y a un an.

L'équipe de l'Atelier EXB. © Atelier EXB.
L'équipe de l'Atelier EXB.
© Atelier EXB.

La reprise le 28 février des Éditions Xavier Barral par les salariés de l’entreprise lève l’incertitude sur leur devenir. Un an après la disparition de l’éditeur, l’accord trouvé entre les cinq salariés et l’épouse de l’éditeur permet de poursuivre l’aventure dans l’esprit impulsé par son fondateur, collégial en particulier. Chaque salarié détient en effet le même nombre de parts de la SAS (société par actions simplifiées) qui succède à celle créée par Xavier Barral et son épouse, Annette Lucas, en 2002.

Par ailleurs, l’organigramme de l’entreprise se veut sans hiérarchie ni directeur artistique. « Xavier avait insufflé une direction artistique forte. Nous voulons la préserver. Nous nous sommes évidemment posé la question de savoir si nous recrutions quelqu’un pour incarner cette direction artistique. Mais au fil de cette année s’est imposée cette manière collégiale de fonctionner que nous avions toujours eue avec Xavier et les graphistes avec lesquels nous travaillons régulièrement », explique Yseult Chehata, chargé du développement et de la communication.

L’entrée dans le capital de deux partenaires privés, deux personnes proches de la maison qui souhaitent rester anonymes, a permis de boucler le tour de table financier. Leur participation, située à un niveau bien en deçà de la minorité de blocage, et leur volonté de ne pas interférer dans les décisions, garantit l’indépendance souhaitée. « Si nous n’avions pu préserver notre indépendance nous n’aurions pas repris la maison d’édition », souligne Perrine Somma, responsable de la diffusion. « Ce qui n’était pas gagné lorsque nous avons fait le tour des partenaires potentiels. Xavier avait toujours su garder cette indépendance. C’est ce qui faisait sa force. Cette indépendance est une prise de risque mais elle a été la condition sine qua non de notre accord », poursuit Nathalie Chapuis, éditrice.

Dix-huit ans après leur création, les éditions Xavier Barral prennent donc le nom d’ « Atelier EXB/Éditions Xavier Barral ». Du moins pendant deux ans, avant de le réduire à la dénomination « Atelier EXB », selon les termes de l’accord conclu avec Annette Lucas. « Nous voulions que la transition se fasse en douceur tout en marquant ce tournant. Car il y a un tournant. Sans Xavier ce sera différent, c’est certain », souligne Charlotte Debiolles, cheffe de fabrication.

La disparition de l’éditeur n’a pas entamé la reconaissance professionnelle dont bénéficie l’équipe. Photographes, artistes (Harry Gruyaert, Sophie Calle…) et institutions telles que la Fondation Henri Cartier-Bresson, le Centre Pompidou, Le Bal, la Fondation Cartier pour l’art contemporain ou Les Rencontres d’Arles poursuivent leur collaboration. Nocturne de Marie Bovo est ainsi le premier livre réalisé par Atelier EXB -Éditions Xavier Barral, en partenariat avec la Fondation HCB.

En 2014, l’entreprise réalisait un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros pour un résultat de 45 000 euros – les chiffres plus récents ne nous ont pas été communiqués. L’équipe doit aujourd’hui trouver de nouveaux locaux car elle doit avoir quitté la rue Sedaine, dans le 11e arrondissement de Paris, le 15 juin prochain au plus tard.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°541 du 13 mars 2020, avec le titre suivant : La maison d’édition Xavier Barral rachetée par ses employés

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