Fin du Net Book Agreement en Grande-Bretagne

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1996 - 404 mots

En Grande-Bretagne, il n’existe désormais aucune contrainte légale pour empêcher les libraires de pratiquer des remises sur le prix des livres. Mais le récent abandon du Net Book Agreement vaut essentiellement pour les best-sellers et ne devrait pas concerner la majorité des livres d’art.

LONDRES (de notre correspondant) - Reed & Hodder Headline avaient ouvert une brèche en 1993-1994, mais l’entrée en scène, il y a trois mois, des trois grand éditeurs Harper Collins, Random House et Pearson a porté un coup fatal au Net Book Agreement (NBA). Ce dispositif contractuel de contrôle du prix des livres en Grande-Bretagne, similaire au système français, obligeait jusqu’à présent les libraires à vendre les livres au prix imprimé sur la couverture.

Thames & Hudson, le plus grand éditeur d’art du Royaume-Uni, ne prévoit pas d’accorder des remises de gros aux grandes chaînes de distribution. Or, sans ces remises, il paraît difficile d’offrir des rabais importants aux consommateurs. La maison d’édition affirme qu’elle ne veut pas pratiquer de discrimination à l’égard des petites librairies : Nous pensons qu’il est très important que les librairies d’art spécialisées puissent travailler, assure Tim Evans, le directeur des ventes. Car ce sont bien évidemment ces librairies indépendantes qui pourraient avoir le plus à perdre avec la fin du NBA. Elles devraient néanmoins, être relativement épargnées : une librairie comme Atrium, bien située dans Cork Street, offre en effet des titres introuvables ailleurs, même dans la meilleure des librairies généralistes.

Peu de livres d’art au rabais
Phaidon Press n’a pas davantage l’intention de proposer des remises de gros, mais elle se réserve la possibilité de consentir des réductions sur certains tirages. La maison pourrait par exemple proposer aux librairies des musées un rabais sur les livres en rapport avec les expositions en cours.

Elle envisage aussi de pratiquer des remises sur les ventes par correspondance, en faveur de publics ciblés, schéma naguère impossible sous le régime du NBA. Yale University Press, troisième éditeur d’art en Grande-Bretagne, publie des ouvrages plus spécialisés ; il est donc peu probable que les grandes chaînes de distribution s’intéressent à ses produits.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer des conclusions, il semble que cet abandon du NBA n’aura qu’un impact limité sur les livres d’art. Les titres bénéficiant de remises sont surtout des romans populaires et des ouvrages tirés de séries télévisées. Pour preuve, ni W.H. Smith, ni Waterstones n’offrent aujourd’hui de réductions sur les livres d’art.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Fin du Net Book Agreement en Grande-Bretagne

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