De l’importance du dessin

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 1 octobre 2018 - 237 mots

Joann Sfar est dessinateur, scénariste, écrivain, réalisateur de films (gainsbourg, vie héroïque).
il est aussi professeur à l’école des beaux-arts de paris, où il fut étudiant, depuis 2016. arrivé aux beaux-arts comme un chien dans un jeu de quilles, l’auteur du chat du rabbin a vécu de l’intérieur l’irruption de la campagne #metoo, reprise en france par le hashtag #balancetonporc, dans l’enceinte de la prestigieuse école. une intervention de la ministre de la culture – « un spectacle » – et une révolte puérile d’étudiants sont le point de départ du livre que sfar nous offre en cette rentrée littéraire, réflexion sur les relations entre un dessinateur et ses modèles, entre un artiste et ses muses. dans ce texte difficile à classer, joann sfar dit l’importance, pour lui, de dessiner d’après nature ; la part du dessin dans l’enseignement des beaux-arts comme de l’enseignement dans la formation du dessinateur – « le seul professeur, c’est le carnet » ou « ça ne sert à rien, une école d’art, d’un point de vue technique » – ; et de la place du créateur dans notre société d’offensés et du tout-procès. « il n’y a jamais eu autant d’écoles d’art qu’aujourd’hui. et pourtant, écrit sfar, j’ai l’impression qu’on n’a jamais détesté aussi fort les artistes. » flamboyant, aigre, drôle et cynique, littéraire et familier à la fois, modèle vivant est un texte plein d’allant, une libre réflexion sur le dessin partant d’anecdotes pour mieux tendre à l’universel.
Joann Sfar,
Modèle vivant,
Albin Michel, 226 p., 18 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°716 du 1 octobre 2018, avec le titre suivant : De l’importance du dessin

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