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« Ces redécouvertes qui peuvent rapporter gros », par Fabien Simode sur TSF Jazz

Par L'Œil · lejournaldesarts.fr

Le 5 mars 2019 - 787 mots

PARIS

Tableaux et dessin de maîtres sont tous dans les musées… Vraiment ? Plusieurs histoires rappellent pourtant que l’on peut parfois redécouvrir une œuvre oubliée dans un grenier, une cave ou derrière un mur. Réécoutez la chronique de Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, sur TSF Jazz le 14 février 2019.

Caravage Judith  Holopherne Toulouse
Le tableau Judith tranchant la tête d’Holopherne (c. 1604-1605 ?) découvert dans un grenier toulousain en avril 2014. La peinture est attribuée au Caravage par le cabinet d'expertise Eric Turquin.
© Photo Studio Sebert

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Êtes-vous certains que vos murs ne dissimulent pas un tableau ? C’est en tout cas l’heureuse découverte faite récemment par un styliste de mode américain, à Paris. Lors du réaménagement de sa future boutique, rue de Marignan, la marque de vêtements Oscar de la Renta a découvert, derrière une fausse cloison, une toile cachée, représentant un diplomate français devant Jérusalem. Une toile peinte au XVIIe siècle par un élève de Le Brun, qui fut le peintre de Louis XIV. Et la surprise a été littéralement de taille, puisque les ouvriers n’ont pas découvert une pochade de quelques centimètres, mais une toile mesurant pas moins de six mètres sur trois ! Les raisons de la présence de cette œuvre, vieille de quatre siècles, derrière ce mur demeurent inconnues ; mais cette découverte est déjà exceptionnelle. Exceptionnelle, oui, mais pas inédite ! En effet, vous vous souvenez peut-être de la découverte que fit en 2014 un propriétaire, dans un grenier de la région de Toulouse, d’un tableau représentant une Judith décapitant Holopherne. L’œuvre pourrait y avoir été oubliée depuis plus de cent cinquante. Or, là encore, ce superbe tableau, qui pourrait être de la main de Caravage, avait été retrouvé par hasard lors de la réparation d’une fuite d’eau ! En décembre 2018, la maison de ventes Christie’s mettait àl’encan un dessin d’un peintre hollandais du XVIe siècle retrouvé, lui aussi, dans un grenier. Une belle feuille de Lucas Van Leyden, peintre très apprécié à l’époque par Dürer et Rembrandt, avait été retrouvée dans un carton à dessins rangé dans le grenier d’une école de Rugby anglaise. Le carton, contenant plusieurs dizaines de feuilles, avait été déposé dans l’école au XIXe siècle par un antiquaire, puis oublié. De telles histoires ne sont donc pas rares ; je pourrai vous citer encore, par exemple, ce propriétaire d’une maison Normande qui, en vidant son sous-sol, a redécouvert un portrait signé Ingres, l’un des plus grands dessinateurs du XIXe siècle. Grand bien lui a pris de ranger son sous-sol puisque la belle feuille a été adjugée en janvier plus d’un million d’euros ! Ce qui n’est rien face au dessin de Lucas Van Leyden passé en ventes en décembre à… 13 millions d’euros ! Alors, un conseil : cassez vos murs, rangez vos caves et vos greniers, et si vous trouvez un dessin ou un tableau, faites-le expertiser. Peut-être vaut-il des millions.

Il était né en 1930 à Nashville, la patrie de la country, et projetait de devenir saxophoniste de Jazz, avant qu’un petit job de gardien de salles au MoMA, le Musée d’art moderne de New York, ne lui fasse découvrir l’art. Robert Ryman, grand nom de l’art minimal américain, s’est éteint ces jours-ci à l’âge de 88 ans. L’artiste est connu pour avoir peint toute sa vie des monochromes blancs, de format carré, sur différents supports et avec différents pinceaux. Présent dans les plus grands musées du monde, Robert Ryman avait notamment pour collectionneur le cinéaste Claude Berri, qui lui vouait une véritable passion. 

Restons à New York où vient d’être inauguré un surprenant musée dédié au KGB, les services secrets de l’ex URSS. Ce musée privé, ouvert à Chelsea, compte plus de 3.000 objets dédiés aux techniques d’espionnage russe. On peut y voir entre un détecteur de mensonge et une chaise de torture, un rouge-à-lèvres pistolet ou encore le fameux parapluie bulgare, équipé d’une aiguille permettant d’injecter de la ricine, l’un des poisons les plus dangereux au monde. Un musée qui ne plaît bien évidemment pas à tout le monde, à commencer par The New Yorker qui s’interroge sur le fait de consacrer un musée à une organisation qui a coûté la vie à plusieurs centaines de milliers de personnes. 

Quittons New York : je vous emmène cette semaine en banlieue, à Arcueil, pour voir, jusqu’à samedi, l’exposition de Cristine Guinamand. Artiste française de 45 ans, Cristine Guinamand incarne le renouveau de la peinture figurative. L’artiste met tout dans ses toiles : ses tripes et son cœur dans d’immenses explosions de couleurs. S’agit-il de jardins d’Eden ou de purgatoires ? Je ne vous en dis pas plus, allez-voir par vous même ! C’est à la Galerie Julio Gonzalez, à Arcueil. Et si vous y allez samedi à 16h, en plus d’y voir Cristine Guinamand, vous y écouterez un concert de musique du monde. Alors bon WE.

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