Annette Messager

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 238 mots

Semblant tout droit sortie des Contes de Grimm, l’œuvre d’Annette Messager prend racine dans le monde de l’enfance au travers d’assemblages d’éléments hétéroclites (jouets, photographies). Une enfance toujours menacée par l’aspect macabre de quelques taxidermies de renard, d’oiseau ou de lapin, pris dans des filets ou vêtus de chiffons. Sa création féconde et originale nécessitait une approche exhaustive. C’est chose faite avec la monographie de Catherine Grenier, conservateur au Mnam, qui s’attache à cerner le travail « autobiographique de l’artiste », tout en soulignant ses thèmes de prédilection : l’artiste modèle, la féerie et l’apocalypse, la fabrique des images, la topographie du corps... Se définissant comme une « artiste dévaluée » en tant que femme prétendant à l’art, Annette Messager résume sa motivation en ces quelques mots de Robert Filliou : « Pour rendre la vie plus intéressante que l’art ». Sa création qui se veut populaire et familière est imprégnée de ses souvenirs d’enfant où elle est en contact avec les malades d’un sanatorium. Les objets liés aux offrandes votives, les églises où elle se réfugie lui apportent un réconfort mêlé de crainte. Son art atypique se manifeste notamment en 1971-72 dans Le Repos des pensionnaires. Cette pièce met en scène des moineaux empaillés, emmaillotés dans de petites camisoles colorées, faisant la sieste ou une promenade. Vision touchante et grotesque d’une enfance abordée sans mièvrerie.

Catherine Grenier, Annette Messager, éd. Flammarion, 190 p., 200 F, ISBN 2-08-012190-1.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Annette Messager

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque