Société

A Maubeuge, une fresque réalisée par des prisonniers

Par Aurélie Baert · lejournaldesarts.fr

Le 22 mai 2015 - 394 mots

MAUBEUGE [22.05.15] - Des peintures murales réalisées par des détenus sont inaugurées à la prison de Maubeuge dans le Nord de la France. Une initiative qui n’est pas une première pour le milieu carcéral en France.

Dans la prison Maubeuge dans le Nord-Pas-de-Calais, une douzaine de détenus ont peint une fresque murale de douze mètres de long représentant plusieurs scènes de la mythologie Egyptienne. Les prisonniers ont également participé à des conférences sur la civilisation Egyptienne grâce à des intervenants du Louvre et du Louvre-Lens. Les œuvres ont été inaugurées le 19 mai.

Ce n’est pas la première fois que l’art entre dans les prisons françaises. En avril 2015, l’artiste David Mesguich, avait réalisé avec douze détenus de la prison des Baumettes à Marseille deux immenses fresques. L’artiste avait déclaré : « il y a des projets qui emmerdent la fatalité ».

En 2013, une exposition avait été organisée par onze détenus au sein du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne avec l’aide de la Réunion des musées nationaux (RMN). Quatre-vingt-dix oeuvres remarquables avaient été prêtées pour l’occasion par le Musée du Quai Branly et le Muséum national d’histoire naturelle.

Le Louvre, en 2011, avait lancé l'idée et organisé une opération similaire à la prison de Poissy. Une vingtaine de tableaux de grands maîtres, signés Caravage, Géricault ou Mantegna, avaient alors été sélectionnés dans les collections du musée parisien, et leurs reproductions avaient ensuite été accrochées, dans une cour, faute d'espace approprié.

Le rôle des FRAC
Une des missions essentielles des Frac (Fonds régionaux d’art contemporain) est de ne pas oublier les publics qui n’ont pas accès à l’art. Depuis quatre ans, le Frac PACA a lancé plusieurs projets dans les prisons de la région, aux Baumettes à Marseille et à la maison d'arrêt d'Aix-Luynes. Différents ateliers sont proposés aux détenus volontaires.

Quel est l’intérêt de faire entrer l'art contemporain dans des lieux si déshérités ? Annabelle Arnaud, membre du Frac PACA , témoigne « La première fois que je suis entrée dans la prison, je me suis interrogée sur ma légitimité à parler d'art contemporain. J'ai rencontré des gens très curieux, qui ont soif de rencontres, et que l'on peut aider dans la reconstruction de leur personnalité. C'est très riche en échanges ».

En savoir plus

Voir les photos de la fresque sur les sites de La Voix du Nord et du Huffingtonpost

Légende photo

Le centre pénitencier de Maubeuge

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