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Marion Papillon : "Les galeries sont les partenaires des artistes"

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 22 novembre 2017 - 678 mots

PARIS

Marion Papillon en 2016
Marion Papillon en 2016
Photo A. Lehmbruck
Le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) a commandé à des spécialistes un livre sur sa propre histoire. Pourquoi publier ce livre aujourd’hui ?

Créé en 1947, le CPGA fête cette année ses 70 ans d’existence, et il nous a semblé utile de comprendre son histoire. Nous vivons dans une période où tout s’accélère : il faut agir et communiquer rapidement, tandis que nos métiers évoluent de plus en plus vite… Il était donc important pour Georges-Philippe Vallois, le président du CPGA, de prendre du recul et de regarder ce qui a été fait précédemment – l’histoire du comité n’avait jamais été écrite –, pour comprendre l’enjeu des actions à venir.
 

S’agissant d’un livre de commande, les auteurs ont-ils eu toute la latitude d’écrire une histoire objective du comité ?

Il ne s’agissait pas de publier un outil de communication corporate sur le CPGA, mais d’avoir des regards extérieurs. Julie Verlaine, qui a dirigé l’ouvrage, est une historienne du marché de l’art qui s’intéresse depuis longtemps aux galeries ; Nathalie Moureau, qui signe des articles, travaille elle aussi depuis plusieurs années sur l’analyse de données afin de faire ressortir des tendances dans un marché de l’art où, par le passé, il n’a pas toujours été facile d’avoir des chiffres… Ce livre est une forme d’engagement du comité vis-à-vis des galeries.
 

Que signifie, pour le CPGA, « défendre les galeries » ?

Les galeries appartiennent à un système global. Si elles en sont, par leur nombre, des actrices importantes, elles restent pour la majorité de petites structures qui n’ont pas la capacité de se défendre ou de communiquer, notamment à l’international. Le comité permet donc de fédérer leurs forces. Par ailleurs, le métier de galeriste revêt des réalités différentes, qui vont des antiquités à l’art contemporain, du premier au second marché, à Paris et en régions, etc., que le comité représente.
 

Quelles ont été les grandes batailles du CPGA ?

Nombre de batailles ont été très longues en raison de la complexité de leur sujet, mais aussi parce que les arts visuels n’ont pas toujours été la priorité des gouvernements qui se sont succédé. Le CPGA a par exemple porté la création de la sécurité sociale des artistes entre les années 1950 et 1965 ; le code de déontologie, qui a été mis à jour récemment, fait aussi partie de nos grandes batailles, comme les aides aux foires sollicitées, auprès des pouvoirs publics, par Anne Lahumière [présidente du CPGA de 1993 à 2004, disparue cette année]. Accompagner les galeries dans leur développement international fait partie des grandes victoires du CPGA.
 

Quels sont les enjeux actuels pour le CPGA ?

Nous travaillons, à l’échelle européenne, à la définition d’une œuvre d’art. Sa définition date, en effet, d’un temps où l’œuvre – la peinture – était encore réalisée « par la main de l’artiste ». Cette définition ne prend donc pas en compte les installations, la vidéo, etc. Nous travaillons également au renforcement et à la valorisation de la scène française à l’étranger. Nous avons d’ailleurs réussi à créer, avec le ministère de la Culture (DGCA), une aide à destination des artistes français, représentés par des galeries membres du CPGA, pour organiser une exposition dans des galeries étrangères. Nous considérons en effet qu’il nous reste un travail important à faire pour améliorer l’exportation des artistes français. Si les galeries françaises sont aujourd’hui présentes dans les foires internationales, nous aimerions qu’elles puissent y aller avec des artistes français. Car les galeries ne sont pas seulement des acteurs économiques du marché, elles sont avant tout les premiers partenaires des artistes !

DÉCEMBRE 2017 : Ce mois-ci ont lieu les élections pour élire le futur président du CPGA.

SEPT : C’est le nombre d’auteurs, juristes, géographes, spécialistes de l’art qui ont participé, sous la direction de l’historienne Julie Verlaine, à la rédaction du livre.

« Le comité, s’il continue à conseiller et à défendre ses adhérents, doit aujourd’hui plus que jamais mettre en avant la place cardinale de notre profession dans l’édifice artistique de notre pays. »
Georges-Philippe Vallois, galeriste et président du CPGA depuis 2011.

Marion Papillon dirige depuis 2007, avec Claudine Papillon, la Galerie Claudine Papillon, devenue en 2016 la Galerie Papillon. En 2014, elle crée « Choices », qui organise notamment le week-end des galeries à Paris. Vice-présidente du CPGA depuis 2011, elle a rejoint le board de la Feaga, la Fédération des associations des galeries d’art européennes, en 2017.

Collectif, Le Comité professionnel des galeries d’art, 70 ans d’histoire, 1947-2017, Hazan, 176 p., 25 €.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Marion Papillon : "Les galeries sont les partenaires des artistes"

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