Foire & Salon

Une édition d’Akaa ouverte à l’africanité

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 31 octobre 2018 - 455 mots

PARIS

Avec 49 galeries au Carreau du Temple, Akaa élargit son horizon en explorant les relations entre artistes du continent et d’autres pays.

Paris. Pour sa troisième édition, la foire d’art contemporain africain et de design Also Known as Africa (Akaa) élargit la notion d’art contemporain africain, en ne se limitant plus à une acception purement géographique. « Nous avons créé une plateforme, qui veille à ne pas mettre d’étiquette, pour ne pas définir un artiste à sa géographie. Nous jouons avec l’idée d’Afrique, en proposant des artistes qui ont des liens avec une histoire ou un héritage, parfois remontant à plusieurs générations, aux côtés de liens qui peuvent être ceux créés par le voyage, la collaboration ou l’intérêt porté au continent », explique la directrice de la manifestation, Victoria Mann. Pour Dominique Fiat, membre du comité de sélection, « dès le départ, le choix du nom de la manifestation Also Known as Africa promet une ouverture, qui est accentuée cette année, il ne faut pas s’enfermer sur la géographie, mais s’ouvrir sur l’africanité ». Au total ce sont plus d’une centaine d’artistes d’Afrique, mais également de France, des États-Unis, d’Asie ou encore du Moyen-Orient qui sont exposés. Parmi les propositions de cette édition, la galerie Vallois témoigne de cette diversité de la création africaine en proposant un dialogue entre neuf artistes du Bénin, comme Dominique Zinkpè ou Prince Toffa, et de Cuba, à l’instar de Jorg Luis Miranda Carracedo ou Roberto Diago. Chez Eclectica Contemporary (Cape Town), le concept va plus loin, en présentant aux côtés du Soudanais Hussein Salim, Kyu Sang Lee, artiste coréen installé en Afrique du Sud. La nef du Carreau du Temple, où chaque année un artiste propose une œuvre monumentale, sera investie par la Cubaine Susana Pilar (Galleria Continua). Inspirée de ses racines sino-africaines, la sculpture, conçue spécialement pour Akaa, retrace l’histoire des femmes de sa famille.

En 2016, lors de sa première édition, la foire présentait 30 galeries, cette année c’est un savant mélange de 49 enseignes, pour moitié originaires du continent et pour moitié européennes, qui sont présentes, avec environ 50 % de nouveaux arrivants. En France, le marché est encore à un stade de « découverte » explique Victoria Mann, qui révèle par ailleurs que la foire peine à trouver un équilibre économique, mais cela n’empêche pas une montée en gamme de la manifestation. Les prix des œuvres présentées augmentent : si la première année ils voisinaient 5 000 euros, cette édition aura de nombreuses œuvres grimpant jusqu’à 30 000 et 40 000 euros, tout en conservant des premiers prix autour de 2 000 euros. Autre signe de cette évolution, l’arrivée de galeries généralistes, qui font leur entrée à Akaa pour la première fois, comme Magnin-A, Anne de Villepoix ou encore Didier Claes (Bruxelles).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°510 du 2 novembre 2018, avec le titre suivant : Une édition d’Akaa ouverte à l’africanité

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