Un paravent vietnamien chez Millon

Représentant un paysage de Phnom Penh, réalisé en 1943 par Lê Quôc Lôc (1918-1987), il est estimé entre 200 000 à 300 000 euros.

Issu de la 12e promotion de l’École supérieure des beaux-arts d’Indochine (1938-1943), section laque, Lê Quôc Lôc a ouvert son propre atelier à Hanoï. Au fil du temps, il devient l’un des successeurs les plus reconnus de la technique traditionnelle de la laque. « Si les Vietnamiens ont depuis toujours utilisé la résine du laquier, mélangée à d’autres matières, la mode portée à la laque en France dans les années 1920, suivie par la création de l’atelier de laque de Jean Dunand à Paris regroupant des travailleurs indochinois, a grandement influencé le développement des laques au Vietnam », explique Ngô Kim-Khôi, chercheur indépendant en art du Vietnam.

Selon la famille du peintre, le paravent a été réalisé à l’occasion d’une commande du roi du Cambodge, Norodom Sihanouk, qui souhaitait une représentation de sa ville natale, Phnom Penh. « Nous savons seulement qu’il y a au moins deux paravents sur le même thème qui ont été fabriqués, dont celui-ci », indique TaHsi Chang, codirectrice du département d’art d’Asie chez Millon. Cette version provient de la collection de la famille Kraemer, installée à Hanoï vers 1900, et a été acquise directement auprès de l’artiste. Le paravent n’a jusqu’à ce jour jamais quitté la famille, installée depuis les années 1950 à Biarritz.