PAD

Un commerce médiocre

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 13 avril 2016 - 475 mots

Quelques exposants de mauvais goût et des transactions inconsistantes dressent un portrait peu flatteur d’une foire qui fêtait sa 20e édition.

PARIS - Le PAD Paris, qui a fermé ses portes le 3 avril, fêtait cette année ses 20 ans avec 69 participants. Pour l’occasion, des poids lourds comme François Laffanour (galerie Downtown), qui n’était pas revenu depuis quatre ans, ou la galerie Kreo, dont c’était la première participation, avaient pris un stand, tandis que les galeries anglaises avaient traversé la Manche en plus grand nombre qu’à l’accoutumée.
Pourtant, dans ce contexte économique peu favorable, le salon a eu du mal à se remplir et les places restées vacantes ont été comblées par des galeries qui n’avaient pas le niveau, présentant des œuvres souvent de mauvais goût. « Cette qualité très inégale brouille l’image que le PAD veut donner et c’est bien dommage », soulignait l’un des exposants.

Mais après le vernissage, auquel de nombreuses personnalités parmi lesquelles le collectionneur François Pinault se sont rendues, le salon s’est un peu essoufflé. « Le problème de ce type de foire, sur une courte durée, c’est qu’elles sont à double tranchant. D’un côté, cela stimule davantage les acheteurs, mais d’un autre, nous sommes à la merci des événements extérieurs qui ont une incidence directe, comme la pluie ou la grève », notait Vincent Amiaux (Galerie des Modernes, Paris).

Succès pour les céramiques contemporaines
Dans ce salon éclectique présentant à la fois les arts décoratifs des XXe et XXIe siècles, de l’art moderne ou des arts premiers, le design contemporain a gagné du terrain. Près de vingt galeries y consacraient leur stand, telles Carpenters Workshop, Fumi, Maria Wettergren, Tools Galerie, Torri ou Kreo, parmi les plus grandes. Aussi, le design historique faisait presque figure de rescapé. D’ailleurs, plusieurs enseignes rattachées à cette spécialité montraient des pièces contemporaines, à l’instar de James, spécialisée en design brésilien, qui exposait une œuvre en carton recyclé (2015) de Domingos Tótora ou d’Yves Gastou qui présentait la nouvelle collection de Gerard Kuipers à côté de pièces d’Ado Chale.

Les céramiques contemporaines avaient la cote. De nombreuses galeries en présentaient, qu’elles soient spécialisées, comme Sèvres et Karen Swami, ou non, tels Jousse Entreprise qui montrait une installation murale de Christine Mckirdy ou Pierre Passebon et les céramiques de Bela Silva.

Le niveau des ventes était très inégal et l’écart grand d’une galerie à l’autre : certaines n’ont rien vendu, d’autres ont cédé 80 % de leur stand comme Franck Laigneau (il a remporté le prix du stand). Jacques Hervouet, qui a vendu plusieurs luminaires, s’estimait satisfait. D’autres encore ont trouvé des acquéreurs surtout pour de petites pièces. C’est le cas de la Galerie Dumonteil : « Nous avons surtout vendu des pièces modestes, autour de 15 000 à 20 000 euros ; les pièces monumentales n’ont pas encore trouvé preneur », notait Roxane Dumonteil.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°455 du 15 avril 2016, avec le titre suivant : Un commerce médiocre

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