Tableaux anciens : bien

De bons et même de très bons résultats

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1996 - 526 mots

Les tableaux anciens vendus – parfois très bien, malgré les grèves – par Me Jacques Tajan et par Mes Couturier et Nicolay, ont profité d’un vif intérêt de la part de certains acheteurs.

PARIS - Près de 21 millions de francs : le produit de la vente de tableaux anciens de Me Jacques Tajan, le 12 décembre, ne représente que la moitié du prix payé chez Sotheby’s à Londres, le 6 décembre, pour le seul et magnifique tableau d’Orazio Gentileschi, The finding of Moses, dans une vacation qui a totalisé 20 278 215 livres, soit plus de 150 millions de francs.

Il n’empêche que dans son genre, sans comporter de chef-d’œuvre absolu comme le Gentileschi, et en dépit des grèves, la vente de Me Tajan a connu un très grand succès. Certes, la collection de tableaux hollandais des XVIe et XVIIe siècles d’un amateur parisien, qui constituait la première partie de la vacation, a beaucoup déçu – seuls 31 lots sur 59 ont été vendus, pour 3,4 millions de francs contre les 7 à 9 millions espérés. Le triptyque de Hans Bol, l’Adoration des bergers, la Crucifixion et la Résurrection  – une très belle gouache sur vélin, mais en mauvais état –, estimé entre 800 000 et 1 million de francs, a notamment été racheté.

Le très pensif Prosper Alessandri
Sur les 60 tableaux restants, 27 ont été rachetés : des restaurations du XIXe  siècle ont gêné les éventuels acheteurs de Paysans sur le chemin du marché, un cuivre de Jan Brueghel le jeune, estimé entre 800 000 et 1 million de francs, qui est resté invendu. En revanche, le puissant Saint Jérôme  du ténébriste Valentin de Boulogne, estimé entre 1,3 et 1,5 million de francs, a été acheté 1 441 000 francs, tandis que Les lavandières, une très jolie fantaisie architecturale d’Hubert Robert, a doublé son estimation pour atteindre 1 200 000 francs.

Le Kunsthal de Rotterdam a acquis, pour 3 880 000 francs, La Cène, le fameux faux Vermeer peint par Hans van Meegeren, et l’État français a préempté, à 860 000 francs, le dessin de Jacques-Louis David, Caracalla tue son frère Geta dans le sein de sa mère. Mais la grande surprise de la soirée a été l’adjudication de 8,2 millions de francs prononcée en faveur d’un collectionneur étranger pour le tableau de Fragonard, Deux jeunes femmes sur un lit jouant avec un petit chien : le lever, très gentiment polisson, estimé entre 1 et 1,2 million de francs.

Le portrait du très noble et très pensif Prospero Alessandri exécuté par le peintre du XVIe siècle Giovanni-Battista Moroni et son atelier, a été adjugé 5 500 000 francs chez Mes Couturier et Nicolay le 13 décembre, décuplant son estimation de 400 000 à 500 000 francs. Lors de la même vente, une pittoresque huile sur toile de Jean-Baptiste Oudry, Le cerf qui tient aux chiens sur les rochers de Franchard, forêt de Fontainebleau, estimée 2,5 millions de francs, a été achetée par un Français pour 2 106 000 francs, et Le couronnement du poète Genesio Soderini, une huile sur toile de Giambattista Tiepolo, a doublé son estimation et atteint 1,6 millions de francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Tableaux anciens : bien

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