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St-Art avance à petits pas

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 6 décembre 2016 - 463 mots

Des changements qualifitatifs ont marqué la dernière édition de la foire de Strasbourg.

STRASBOURG - « Je crois encore que l’art change le monde. Le partage est une des idées qui a guidé la création de la Fondation Maeght. Les œuvres ne sont pas faites pour rester dans des cases. » Ainsi Olivier Kaeppelin expliquait-il la présence de la Fondation Maeght, dont il est directeur, au milieu de la foire d’art contemporain de Strasbourg. Dès l’entrée, le visiteur de St-Art était plongé parmi des joyaux de l’art moderne venus de Saint-Paul-de-Vence. Dans un jeu de correspondances, dialoguaient Calder, Miró, Hantaï, Giacometti, Sam Francis ou Djamel Tatah. « La présence de la Fondation m’a décidée à venir pour la première fois, parallèlement à la décision de la foire de monter en gamme », confiait une galeriste. L’an dernier, la foire s’est en effet donné trois ans pour hausser le niveau. Avec Patricia Houg en directrice artistique, cette 21e édition réunissait du 25 au 28 novembre quelque 100 galeries, dont 30 % d’exposants internationaux et 45 % de nouveaux venus. 22 000 visiteurs étaient au rendez-vous, un chiffre stable. « Le public n’a pas encore vraiment changé. J’ai retrouvé les collectionneurs, majoritairement strasbourgeois, que je connaissais », précise Bernard Jordan.

Qualité en hausse
Des allées plus larges, des stands moins chargés mettaient en valeur une manifestation dont la qualité est globalement en hausse, quoique très hétérogène encore. Sur le stand de Clara Scremini (Paris), étaient présentés les céramiques quasi baroques de Stephan Hasslinger et les dessins fantomatiques de Patrice Goupil. Guy Pieters (Knokke-le-Zoute) proposait des œuvres de Jan Fabre, Christo ou Gilbert & George, quand Najuma (Marseille) exposait Raymond Hains aux côtés d’Alain Jacquet ou de Bernard Moninot. Chez Françoise Besson (Lyon), les papiers déchirés de Lise Roussel côtoyaient un ensemble de dessins et calques de Christine Crozat et des gouaches d’Aurélie Nemours. Présent sur le stand de Jean-François Kaiser (Strasbourg), Laurent Impeduglia a été le premier lauréat d’un prix de l’art contemporain remis par la Ville.

Côté négoce, les résultats étaient honorables ou faibles selon les participants, mais ils ont pu rentrer dans leurs frais assez facilement, le coût des stands étant peu élevé. D’après les organisateurs, le nombre de bons de sortie serait en hausse de 7 %. Bernard Jordan a cédé des œuvres de Daniel Schlier, Françoise Pétrovitch, François Morellet et Elmar Trenkwalder, de 650 à 10 000 euros. « Majoritairement des dessins et éditions », précise le galeriste. Christian Guex (Annecy) a vendu une vingtaine d’œuvres, affichées 650 à 15 000 euros.

Les idées ne manquent pas pour l’an prochain : « L’organisation et l’accueil doivent être améliorés pour les exposants, indiquait Patricia Houg. J’aimerais que la foire soit ponctuée par des œuvres en volume monumentales, parfois ludiques. Aussi, la foire pourrait accueillir de jeunes galeries du nord de l’Europe. » L’événement sera par ailleurs avancé d’une semaine pour s’éloigner du marché de Noël.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°469 du 9 décembre 2016, avec le titre suivant : St-Art avance à petits pas

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