Sous le charme de la peinture provençale

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 juillet 2006 - 461 mots

Les compositions lumineuses des maîtres du XIXe, dressant un panorama de la Provence, connaissent un franc succès. Bords de mers ou intérieurs des terres, le goût est avant tout régional.

La Provence a de tous temps inspiré les peintres. Issus des académies locales héritées du xviiie siècle, deux maîtres du début du XIXe ont formé quantité d’artistes à une peinture d’ambiance réaliste, naturaliste, mais marquée d’un certain romantisme. Jean-Antoine Constantin (1756-1844) a peint des sites de Haute-Provence et de la campagne aux environs d’Aix et de Marseille. Tandis que l’œuvre d’Émile Loubon (1809-1863) nous promène dans des sites paisibles et sereins où la nature domine par sa splendeur, sa pureté et sa force, et où l’homme et ses animaux s’y unissent au quotidien.

Des collectionneurs régionaux
Sur leurs traces, une pléiade d’artistes recherchent et retracent la sérénité et la majesté des paysages provençaux.
Grand narrateur des paysages arides du haut pays provençal, Paul Guigou nous conduit sur les bords de la Durance. À Jean-Baptiste Olive, le port de Marseille et les vues de mer alentour. Les vigoureux effets de matières et le jeu des couleurs vaudront à Adolphe Monticelli d’être souvent copié. Tandis que l’attraction d’Alfred Casile pour les visions grises et humides de la Provence fait de ce peintre un original au milieu de tant de luministes !
Une seconde génération d’artistes explorera la région selon un traitement plus moderne. Par exemple, Félix Ziem, « l’impressionniste » provençal aux tons rougeoyants, les « fauves » Charles Camoin, Marcel Leprin et Auguste Chabaud, ou encore Mathieu Verdilhan.
Les peintres du Midi sont soutenus par une clientèle bourgeoise locale et ce, depuis le milieu du xixe siècle, quand les grandes familles de l’industrie marseillaise ont commencé à collectionner cette peinture. Ces acheteurs régionaux se renouvellent sans cesse, créant une demande constante. Ce phénomène d’adhésion à une identité régionale va jusqu’à toucher une clientèle d’étrangers installés depuis peu en Provence.
Comptez un investissement moyen de 2 000 à 20 000 euros pour un maître du XIXe. L’identification précise du lieu est très importante tout comme le rendu de la lumière si particulière à la région. L’animation de la composition par la présence de personnages ou d’animaux est un plus.

Les galeries/salles de ventes

Cabinet Marie-Françoise Robert & Franck Baille, 18, rue Cadet, Paris IXe, tél. 01 42 46 54 51. L’expert Franck Baille prépare le catalogue raisonné du peintre Jean-Baptiste Olive (1848-1936). Marseille Enchères Provence, 102, avenue Jules-Cantini, 13008 Marseille, tél. 04 91 79 05 11. Gérard de Danious, organise plusieurs vacations annuelles incluant des peintres de l’école de Provence. Prochaine vente le 8 juillet. La galerie Stammegna, 74, rue Breteuil, 13006 Marseille, tél. 04 91 37 46 05. La galerie Grossi, 5, place de la Cathédrale, 84 400 Apt, tél. 04 90 74 20 67.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°582 du 1 juillet 2006, avec le titre suivant : Sous le charme de la peinture provençale

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