Sous la pression de New Delhi, la maison de ventes retire d’une vacation à Hong Kong un lot de bijoux bouddhistes.

La maison de vente aux enchères Sotheby’s a suspendu une vente d’une centaine de bijoux sacrés, anciennes reliques du Bouddha, qui devait se tenir à Hong Kong le 7 mai. Ces pierres précieuses étaient estimées à 100 millions de dollars (environ 93 millions d’euros).
Cette décision intervient après l’avis émis le 5 mai par le gouvernement indien, visant à mettre fin à la vente de cette collection connue sous le nom de Piprahwa Gems of the Historical Buddha Mauryan Empire, Ashokan Era, circa 240-200 BCE (Gemmes de Piprahwa de l’Empire mauryen historique du Bouddha, époque d’Ashoka, vers 240-200 avant J.-C.).
Selon les autorités indiennes, la vente de ces reliques, qui constituent « un patrimoine religieux et culturel inaliénable de l’Inde et de la communauté bouddhiste mondiale », viole les lois indiennes et internationales ainsi que les conventions des Nations unies. L’Inde a exigé le rapatriement de ces bijoux « à des fins de préservation et de vénération religieuse ».
L’Inde a déclaré que ces « reliques du Bouddha ne pouvaient être considérées comme des "spécimens", mais comme le corps sacré et les offrandes initialement enterrées avec le corps sacré du Bouddha », ajoutant « que les vendeurs des gemmes n’avaient pas le droit d’aliéner ou de détourner ce bien ».
Sotheby’s a ensuite précisé dans un communiqué que le report de cette vente « permettrait aux parties de discuter, et nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’évolution de la situation ». L’annonce de la vente a depuis disparu de son site web.
Ces pierres précieuses, composées d’améthystes, coraux, grenats, perles, cristaux de roche, coquillages et or, remontent à environ 200 ans av. J.-C. Elles auraient été découvertes en 1898 par l’Anglais William Claxton Peppe, à Piprâwa dans le nord de l’Inde, près du lieu supposé de naissance du Bouddha. Ces pierres auraient été mêlées à certaines des cendres du Bouddha, décédé vers 480 av. J.-C.
Un héritier de William Claxton Peppe a affirmé que son ancêtre avait fait don de ses découvertes au gouvernement indien et qu’il en avait ensuite transmis une petite partie à sa famille. La majorité des reliques et objets sont aujourd’hui conservés au Musée indien de Kolkata. Seuls certains « doublons » ou « copies » sont restés dans la famille Peppe et sont concernés par la vente.
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Sotheby’s suspend une vente de reliques après la contestation de l’Inde
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