Ventes aux enchères

Sotheby’s, le pari de l’investissement

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 18 janvier 2017 - 311 mots

La société américaine a multiplié les acquisitions pour réinventer son « business model ».

L’année a été mouvementée pour Sotheby’s, marquée notamment par des acquisitions sans précédent. La société américaine a débuté 2016 en annonçant qu’elle mettait 85 millions de dollars (80,6 M€) sur la table pour intégrer Art Agency Partners. Pourquoi miser sur une jeune société de conseil, employant quinze personnes et au chiffre d’affaires modeste, alors qu’elle-même était engagée dans un plan de départ volontaire chiffré à 40 millions de dollars ? Sotheby’s s’est en réalité offert une équipe de poids, composée entre autres d’Amy Cappellazzo, ancienne directrice du département d’art contemporain de Christie’s, et d’Allan Schwartzman, commissaire d’exposition et conseiller en art. Avec cet investissement, elle mise sur un ensemble de métiers de conseil et de services et sur l’un des meilleurs fichiers clients du monde de l’art.

Services au collectionneur
Fin octobre, la maison de ventes mettait la main sur l’indice Mei Moses, se réservant l’accès à un précieux outil d’analyse du marché, fondé sur une base de données riche de 45 000 œuvres. Un mois plus tard, elle investissait dans IfOnly et se lançait ainsi dans les ventes aux enchères d’« expériences ». En décembre enfin, la société se portait acquéreur d’Orion Analytical, une société d’expertise créée en 2000. Son fondateur, James Martin, intégrait alors la maison et devenait responsable du nouveau département de recherche scientifique.

Ces nombreux investissements traduisent un changement de business model [modèle d’affaires], dans un contexte où la rentabilité des grandes maisons anglo-saxonnes, fondée en grande partie sur les commissions, était en forte baisse. Sotheby’s (comme sa plus discrète rivale Christie’s) fait ici le choix de multiplier les services au collectionneur et d’intégrer verticalement de nouveaux métiers relevant traditionnellement de la compétence d’autres acteurs du marché. C’est sans doute dans cette optique que Tad Smith avait été nommé P.-D.G. en mars 2015.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°471 du 20 janvier 2017, avec le titre suivant : Le pari de l’investissement

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