Chine - Foire & Salon

À Shanghai, les salons Art021 et Westbund font le plein

Par Michel Temman, correspondant au Japon · lejournaldesarts.fr

Le 16 novembre 2021 - 570 mots

SHANGHAI / CHINE

Malgré les restrictions sanitaires, la fréquentation et les transactions sur les deux salons ont été dynamiques.

Vue du salon Art021 à Shanghai. © Art021
Vue du salon Art021 à Shanghai.
© Art021

Après une édition de PhotoFairs Shanghai, début novembre, en demi-teinte (38 galeries présentes à peine et une affluence moyenne), Mickey a failli avoir raison, cette année, des deux plus grands évènements d’art contemporain chinois : les salons Art021 et Westbund, à Shanghai inaugurés jeudi dernier, le même jour, après la mise en place d’un cordon sanitaire implacable. 

Pourtant le 31 octobre, Disneyland Shanghai avait dû fermer ses portes suite à la détection d’un cas de covid-19 chez un visiteur. Résultat : les organisateurs des salons Art021 et Westbund et leurs exposants ont dû revoir leurs plans dans l’urgence et se plier à des restrictions sanitaires draconiennes : test PCR de moins de 48 heures, passe sanitaire et batterie de preuves pour tous les visiteurs. « Avec ces restrictions, la crainte partagée par tous est celle d’une très faible affluence » entendait-on à la veille du double événement, parmi les invités courant les lancements d’expositions au sein du triangle regroupant le Westbund Museum x Centre Pompidou Shanghai, le complexe Tank et son affilié Qiao Space. 

Et pourtant, au final – mystères du yin et du yang –, l’inverse s’est produit : prévenus à temps, curieux, petits, moyens et grands collectionneurs venus de toute la Chine ont effectué leur test à temps et obtenu leur sésame in extremis. Résultat : Art021 et Westbund ont vu affluer un large public, trentenaire, quarantenaire et bigarré. Et surprise de plus – et de taille : les grands collectionneurs ont été très rapides à visiter les deux foires, à décrocher les œuvres les plus rares voire les plus onéreuses. « Les grands collectionneurs ont fait les deux foires au galop pour mieux comparer les œuvres et jeter leur dévolu sur telle œuvre » résume Isabelle Gu, curatrice et collectionneuse.

Dans l’enceinte du majestueux et historique Shanghai Exhibition Center, où Art021 (un salon privé) accueillait cette année 134 galeries chinoises et internationales – un record pour sa 9e édition –, de la maison aux enchères Yongle de Pékin à ShanghArt, de Gagosian à Perrotin, comme dans les allées plus modernes du très immaculé bâtiment Westbund, les paiements par WeChat Pay et les yuans se sont envolés. 

Bilan des ventes jeudi soir pour les deux salons : un total de ventes de 100 millions de yuans atteint (13,7 millions d’euros) selon un décompte établi par la société Artron, un spécialiste du secteur. L’an dernier, selon la même source, le CA était de 60 millions de yuan (8,2 M €).

En cinq heures : la galerie White Cube, présente à Hong Kong, à Taiwan et en Chine continentale, a écoulé 10 œuvres pour un total de 10 millions de yuans (1,7 million d’euros) ; Gagosian a dépassé les 2 millions de dollars US et la galerie Lisson, de New York, le million d’euros. Les œuvres des expositions « solo » ont été toute écoulées – comme les neuf toiles de l’Américain Vaughn Spann chez Leahy Gallery. Un Takashi Murakami est parti à 525 000 euros et un Alex Israel à 437 000 euros. Un inconnu est reparti de chez Ota Fine Arts avec un potiron miniature de Yayoi Kusama à 1 million d’euros. 

L’organisme gouvernemental SIATM qui produit Westbund pour la troisième fois a offert cette année un assouplissement des règles de douanes et pour les assurances ainsi que des exonérations fiscales sur les acquisitions. Un coup de pouce qui valait bien la corvée des tests sanitaires !
 

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