Questions à... Guillaume Piens, directeur de Paris Photo

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 25 octobre 2010 - 208 mots

Comment expliquez-vous le retour de la performance ?
La performance est apparue avec l’émergence de l’art conceptuel dans les années 1960 et constitue une forme d’art mêlant l’expression corporelle, la poésie visuelle, l’action, le son, la projection d’images. Cela correspond bien à l’hybridation et au métissage des genres dans l’art actuel. Elle rejoint aussi le travail sur le corps de beaucoup d’artistes contemporains.

Pourquoi la performance a-t-elle été si prisée en Europe centrale ?
Elle correspond tout d’abord à une forme « d’anti-art », de contestation du système et du dogme du réalisme socialiste imposé à tous les créateurs des pays du bloc de l’Est. Beaucoup d’artistes conceptuels, comme le Hongrois Tibor Hajas, le Tchèque Jiri Kovanda, le Roumain Ion Grigorescu, se font d’abord connaître par des actions de rue, enregistrées par la photographie et des textes. Dans les sociétés dominées par l’idéologie du mensonge, le corps devient le seul refuge pour l’expression d’une vérité radicale et authentique.

Existe-t-il un marché pour les photos de performance ? Est-ce de l’art ou du document ?
La photo ou le film ne sont pas de simples enregistrements ou documents de performance. Ils sont réalisés avec la complicité du créateur et doivent être considérés comme des œuvres à part entière.vérité radicale et authentique.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°629 du 1 novembre 2010, avec le titre suivant : Questions à... Guillaume Piens, directeur de Paris Photo

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