Foire & Salon

FOIRE D’ART CONTEMPORAIN

Premier essai méritoire pour la Menart Fair

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 9 juin 2021 - 550 mots

PARIS

La première édition de la foire consacrée à la scène artistique du Maghreb et du Moyen-Orient à Paris a drainé un public curieux et a satisfait les galeries.

Paris. Avec environ 2 500 visiteurs accueillis en quatre jours, la Menart Fair a fermé ses portes, dimanche 30 mai, sur une journée d’affluence record. Outre les visiteurs individuels, près d’une trentaine de groupes de collectionneurs et professionnels de l’art s’étaient inscrits pour découvrir cette première édition. Les vingt-deux galeries participantes ont ainsi vu passer des représentants du ministère de la Culture et de l’Agence française pour le développement d’AlUla, comme des Amis du Palais de Tokyo, de nombreux responsables de fondation et même quelques collectionneurs chinois – « qui étaient bloqués à Paris, et dont certains ont acheté des œuvres », relate Laure d’Hauteville, la fondatrice de la Menart fair, également à l’origine de la Beirut Art Fair.

Des ventes entre 5 000 et 38 000 euros

Peut-on parler d’un succès pour ce lancement, qui avait lieu dans les locaux cossus de la maison de ventes Cornette de Saint Cyr ? Oui, si l’on considère l’indice de satisfaction des galeries. Pour nombre d’entre elles, ce premier événement commercial parisien depuis la réouverture des lieux culturels a permis de retrouver leurs habitués, ou de nouer des contacts. « Toutes ont apprécié l’échelle humaine de la foire », assure Laure d’Hauteville. Les ventes sont cependant restées modérées. Le prix le plus élevé, 38 000 euros, a été atteint par un tableau de l’Iranienne Soraya Sharghi. Il est vrai que les grandes toiles colorées de cette ancienne assistante de Takashi Murakami, présentée par la galerie Leila Heller (New York, Dubaï), associant l’esthétique « Superflat » à une technique traditionnelle de marqueterie perse, ne passaient pas inaperçues. Le gros des transactions a concerné des œuvres affichées entre 5 000 et 10 000 euros. Pour sa part, la galerie parisienne Nathalie Obadia a réalisé « plusieurs ventes d’œuvres de Hoda Kashiha et de Shahpour Pouyan, entre 6 000 euros et 20 000 euros ». A contrario, la Galleria Continua, en plaçant au centre de son stand Magnetism (2017), une pièce conceptuelle minimaliste du Saoudien Ahmed Mater, a suscité beaucoup d’intérêt sans que celui-ci ne débouche (encore) sur une vente.

Une scène encore trop peu connue des acheteurs

Pour les galeries venues de l’étranger, bien que la prise de risque ait été supérieure, le bilan semble positif. « Nous avons rencontré beaucoup de collectionneurs familiers de l’étude Cornette de Saint Cyr, affirme la Galerie 38, de Casablanca (Maroc). Et nous avons concrétisé deux ventes auprès de collectionneurs privés étrangers qui connaissaient bien le travail de l’artiste Mohamed Hamidi, mis en avant sur notre espace. Cela nous permet de couvrir à peu près les charges liées à cette participation. » Reste que le manque d’enthousiasme a surpris certains marchands. Ainsi de la galerie Elmarsa, venue de Tunisie avec plusieurs tableaux de Baya Mahieddine, dont les prix commençaient à 15 000 euros, ce qui est raisonnable pour une artiste reconnue, présente dans plusieurs grandes collections publiques. La galerie a vendu une seule œuvre de la peintre algérienne disparue en 1998. « Les acheteurs découvrent cette scène du Maghreb et du Moyen-Orient, cela demande du temps. D’ailleurs la foire continue en ligne jusqu’au 15 juin sur la plateforme Artsy », souligne Laure d’Hauteville, qui donne rendez-vous l’année prochaine pour la deuxième édition.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°569 du 11 juin 2021, avec le titre suivant : Premier essai méritoire pour la Menart Fair

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