Foire & Salon

Pourquoi la maison mère d’Art Basel réduit la voilure

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 6 novembre 2018 - 369 mots

BALE / SUISSE

MCH Group revend ses participations dans les foires de Düsseldorf, New Dehli et Singapour. L’action a perdu 60 % de sa valeur en un an.

Art Basel 2017 entrée - Photo Ludovic Sanejouand
La foire Art Basel à Bâle en Suisse.
© Ludovic Sanejouand

C’est une sévère « consolidation » que MCH Group, la société suisse qui organise Art Basel, s’apprête à réaliser. Cet euphémisme désigne dans le monde des affaires une cession d’actifs. Le groupe suisse va ainsi revendre les parts majoritaires qu’il détient dans India Art Fair depuis 2016 et les 25 % qu’il possède dans Art Düsseldorf depuis 2017. Mais ce n’est pas tout, il fait également marche arrière dans sa participation dans la nouvelle foire Art SG à Singapour qui devait se tenir en novembre 2019.

En définitive, outre les 3 éditions d’Art Basel, l’organisateur de salons ne conserve, dans le domaine de l’art, que Masterpiece, la foire d’antiquaires londonienne acquise en 2017 et dont il a annoncé qu’il considérait toujours une antenne en Asie.

En réaction, les cofondateurs d’Art SG Singapor ont annoncé qu’ils maintenaient la foire et qu’ils étaient rejoints par Magnus Renfrew. Ce vétéran des foires a créé Art Basel Hong Kong avant d’en partir. Il a depuis créé la nouvelle foire de Taipei qui doit se tenir en janvier prochain.

Ce désengagement s’explique par la mauvaise passe que traverse actuellement la société. L’entreprise a vu trop grand en étendant ses halls d’exposition à Bâle et a dû passer une dépréciation en 2017 conduisant à des pertes de 96 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 424 M€. Plus grave, Swatch, son plus gros client a annoncé cet été qu’il ne participerait plus au salon d’horlogerie et de bijouterie Baselworld, le vaisseau amiral de l’entreprise à l’origine de son développement. Ce retrait fait maintenant douter les autres fabricants de participer à cette manifestation. 

René Kam, le patron de MCH Group a dû démissionner en août tandis que l’action a dévissé à la bourse de Zurich passant de 66 francs suisses à 27 aujourd’hui. Un plongeon qui a obligé le conseil d’administration à réagir.

MCH doit impérativement réduire ses coûts, ce qu’il fait en se désengageant des foires régionales et revoir le modèle de Baselworld. Il a indiqué que les comptes 2018 seraient « affectés », un autre euphémisme pour dire qu’ils seront mauvais.
 

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