Potage pékinois à Saint-Germain-des-Prés

L'ŒIL

Le 1 juin 2004 - 393 mots

Art Saint-Germain-des-Prés a cinq ans et mobilise des galeries toutes situées dans le même quartier.

Du 3 au 6 juin, touristes et promeneurs sont invités à papillonner entre les galeries de l’association signalées par de petits drapeaux. Ils peuvent y entrer pour converser, demander conseil, et même chiner. « On trouve de tout dans les galeries d’Art Saint-Germain depuis l’art contemporain jusqu’aux arts primitifs, en passant par les bijoux, livres, gravures, le mobilier Art déco, insiste Jean-Yves Mesguich, trésorier de l’association. On y trouve des œuvres du second marché ou des œuvres directement issues de l’atelier de l’artiste… Cette diversité explique l’éventail des prix, et autour de 200 euros on pourra acheter aussi bien l’œuvre d’un artiste contemporain qu’une œuvre classique… » Malgré cet optimisme, la plupart des galeristes s’accordent à reconnaître que les retombées sur les ventes sont très faibles. Mais dans l’ensemble, les participants sont satisfaits. « La manifestation fait venir un public qui ne viendrait jamais sans cela, explique Roseline Segalen de la galerie Encre de Chine. » « Il fait parler du quartier, ajoute la galeriste Anne Lettrée, mais surtout il crée une animation, oblige les galeries à bouger, à se réunir. » Cette année, le thème de l’événement, la Chine, évidemment, a suscité une inventivité débridée. « Des haut-parleurs diffuseront dans la rue des bruits des rues de Pékin, explique Anne Lettrée, membre de l’association Années croisées France-Chine. Des performances d’artistes chinois, filmées en live et retransmises par satellites, apparaîtront sur les murs. Une tombola dont les tickets permettront de reconstituer la vue d’un quartier de Pékin permettra de gagner… le tableau au centre de cette vue », jubile-t-elle. Il y a bien sûr quelques tièdes. De rares galeries ont quitté l’association, jugeant les retombées commerciales minimes, par rapport aux efforts entrepris. Mais la plupart des galeristes se préparent à l’événement comme à une fête : « La fréquentation est plus importante le jeudi, soir du vernissage en commun, explique Marie Baudet de la galerie Christine Phall. Elle reprend le dimanche, les visiteurs sont surtout des flâneurs. Le jeudi il nous arrive d’être ouvert jusqu’à minuit, l’une des attractions les plus sympas est la fanfare des Beaux-Arts… » Défilé costumé, dégustation de produits chinois… rarement on aura déployé tant d’efforts pour l’amour de l’art.

Art-Saint-Germain-des-près, 3-6 juin, entre les rues Bonapate, Dauphine, les quais et le boulevard St-Germain, www.artsaintgermaindespres.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Potage pékinois à Saint-Germain-des-Prés

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