Anniversaire

Pleins feux sur la Russie impériale

Coutau-Bégarie organise sa dernière vente d’objets relatifs aux Romanoff

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 11 décembre 2013 - 476 mots

Avec cette ultime vente dédiée aux Romanoff, l’opérateur de ventes volontaires Coutau-Bégarie met aux enchères 424 lots à l’occasion des 400 ans de cette dynastie, qui a hissé sur le trône de Russie vingt tsars et tsarines, depuis Pierre le Grand (1672-1725), jusqu’à Nicolas II (1868-1918).

PARIS - Parmi ces lots, beaucoup proviennent de la descendance directe des derniers Romanoff. « Nous vendons les objets avec leur histoire et ici, avec un pedigree merveilleux. C’est assez rare d’avoir un ensemble aussi éclectique. Tous les secteurs de l’art sont abordés autour des Romanoff », souligne Cyrille Boulay, expert de la vente. « Même si provenance ne rime pas toujours avec exception », rappelle un spécialiste du marché, Nicolas Filatoff, expert en art russe, pour qui « la vente comporte de beaux objets, certains même exceptionnels. »

Au sein des nombreux souvenirs historiques, l’intérêt se portera sur une boîte en argent à décor intégralement niellé, intérieur comme extérieur, le couvercle étant orné de l’aigle impérial. Estimée 18 000 à 20 000 euros, elle a été offerte à l’impératrice Catherine II à l’occasion du 10e anniversaire de son accession au trône. Il faut également s’attarder sur un portrait en pied de l’impératrice Alexandra Feodorovna, de l’atelier de Friedrich Kaulbach, estimé 180 000 à 200 000 euros. Cette évaluation paraît un peu élevée pour une œuvre réalisée par un atelier, mais Cyrille Boulay affirme que « très peu de portraits de l’impératrice sont passés en ventes publiques », ce qui devrait jouer en sa faveur.

Clientèle russe
La vente regroupe ensuite des objets ayant appartenu à la grande-duchesse Hélène de Russie (1882-1957), dont deux cadres émaillés, par Carl Fabergé, constituent une vraie fausse paire. L’orfèvre n’exécutait jamais deux objets identiques, or ici, les numéros d’inventaire se suivent (est. 25 000 à 30 000 euros chacun). La vacation compte aussi un ensemble dédié à Nicolas II, le dernier tsar, tel le cadeau officiel que lui a offert le gouverneur de la ville de Vilnus à l’occasion du Tricentenaire des Romanoff en 1913, à l’imitation des premiers parchemins réalisés en 1613, avec les signatures en fac-similé de tous ses ancêtres (est. 30 000 à 50 000 euros).

Dans cette spécialité, la clientèle est composée à 95 % de Russes, même s’il existe quelques grands collectionneurs non russes. Cependant, les clients européens ont du mal à rivaliser avec les Russes, qui ont un gros pouvoir d’achat, notamment pour toutes les pièces Fabergé. De sorte que le marché, « se porte bien mais il risque d’être difficile dans les prochaines années car si les clients sont bien présents, en revanche, les objets de qualité se raréfient, explique Cyrille Boulay. La clientèle a évolué. Avant, les achats étaient compulsifs. Maintenant, les collectionneurs ont affiné leurs goûts : ils achètent des objets bien étudiés, essentiellement sur la famille impériale, les grands orfèvres et beaucoup de militaria. »
 

Vente art russe. Fabergé, Romanoff (1613-2013),

le 16 décembre, 11h et 14h, SVV Olivier Coutau-Bégarie, hôtel Drouot – salle 2, rue Drouot, 75009 Paris.
Expert : Cyrille Boulay
Estimation : 800 000 € à 1M€
Nombre de lots : 424

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°403 du 13 décembre 2013, avec le titre suivant : Pleins feux sur la Russie impériale

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