Royaume-Uni - Foire & Salon - Photographie

FOIRE PHOTO

Photo London, miroir de la scène anglo-saxonne

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 15 septembre 2021 - 524 mots

Déplacée de mai à septembre et handicapée par les restrictions sanitaires, l’édition 2021 s’est recentrée sur l’offre d’expression anglaise. L’économie de la foire reste fragile.

Londres. Reportée par trois fois en raison de la pandémie, Photo London a ouvert le bal des foires photo, particulièrement nombreuses en septembre. Elle ne sont pas moins de trois avec Unseen (du 17 au 19 septembre à Amsterdam) et Photo Basel (du 21 au 26 septembre à Bâle). Traditionnellement organisée en mai, Photo London s’est tenue cette année du 8 au 12 septembre à Somerset House avec un parterre de galeries plus resserré que d’habitude : 79 au total contre 114 en 2019, soit un niveau presque équivalent à celui de la première édition (74) organisée il y a six ans. La concomitance des dates de Photo London avec celles d’Art Paris, la perspective de Paris Photo en novembre et le télescopage des foires d’art contemporain au deuxième semestre l’ont privée de nombre de galeries étrangères telles que Binome, Sit Down, Miranda et Cédric Bacqueville pour la France ou Howard Greenberg (New York), Thomas Zander (Cologne) ou Persons Project (Berlin) pour les autres pays. Les multiples formalités douanières et sanitaires ont également freiné les candidatures. Résultat : une édition 2021 marquée par un contenu très inégal en qualité d’un stand à un autre, surtout pour la partie « Discovery » (« découverte »), et un public plus insulaire, même si dès l’ouverture des habitués de la foire relevaient une présence toujours aussi forte de conseillers en art.

À Photo London, les portraits grand format de rocks stars, de fleurs et d’érotisme aguicheur ont le vent en poupe. Le solo show consacré aux portraits de l’acteur David Bayle par la galerie londonienne Imitate Modern, vendus entre 20 000 et 70 000 livres sterling (23 500 et 82 000 €) en édition de 20 ou 30, a rencontré ainsi un franc succès. La visibilité donnée à la scène photographique anglaise, toutes époques et tous genres confondus, reste cependant une constante de la foire, avec cette année une black photography anglaise – notons que les artistes africains ont été aussi bien représentés, tel James Barnor chez Clémentine de la Ferronnière, en lien avec la rétrospective que lui consacre la Serpentine (jusqu’au 24 octobre). La représentation de la scène photographique française contemporaine se limitait aux galeries parisiennes Bigaignon, Esther Woerdehoff et Fisheye, tandis que la genevoise Grob Gallery montrait pour sa première participation une série de rares vintages réalisés en France par Brancusi dont les prix étaient les plus élevés de la foire de 40 000 à 200 000 livres sterling (34 000 à 169 000 €).

D’autres photographies rares étaient présentés dans les focus sur la Seconde Guerre mondiale pensés en lien avec l’exposition remarquable et non marchande consacrée à Robert Capa. Les Lee Miller Archives et la vision croisée des bunkers de Guido Guidi et de Mark Ruwedel chez Large Glass (Londres) ont d’ailleurs trouvé leur acheteurs.

Les subventions versées par l’Arts Council England et le soutien de Nikon et du cabinet d’avocats Mishcon de Reya, nouveaux sponsors du salon, ont permis à ses organisateurs, Michael Benson et Fariba Farshad, de surmonter la tempête.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°573 du 17 septembre 2021, avec le titre suivant : Photo London, miroir de la scène anglo-saxonne

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