Néo-style, quand la copie dépasse l’original

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 29 janvier 2008 - 477 mots

Sous Napoléon III et jusqu’à la Première Guerre Mondiale, des ébénistes virtuoses reprennent avec succès le répertoire des styles du xviiie, pour en faire le support d’une création originale.

 Dès le Second Empire, les arts décoratifs en France se caractérisent par un important éclectisme : des formes nouvelles naissent du goût des styles passés, laissant souvent libre cours au plaisir d’une ornementation généreuse, selon l’idéal du luxe se développant à l’époque.
Des ébénistes très doués, tels François Linke, Henri Dasson, Beurdeley et quelques autres, vont ainsi mettre à profit leur talent, puisant dans le vocabulaire des styles du passé, du Boulle au Louis XVI, tout en faisant œuvre original.
Assistés des meilleurs bronziers de l’époque, et motivés par les Expositions universelles qui leur donnent l’occasion de se faire connaître, ils font découvrir au monde entier l’excellence des néo-styles français. Non seulement les ébénistes du xixe maîtrisent les techniques du xviiie siècle, mais ils les dépassent même en qualité d’exécution tant dans l’art de l’ébénisterie et la marqueterie que dans les bronzes, dorés systématiquement au mercure.

« Petit » et « grand » mobilier
La copie servile de meubles du XVIIe porte essentiellement sur de prestigieux modèles royaux. Telle la superbe commode aux dragons, à présent conservée à la Wallace Collection de Londres, réalisée vers 1735-1740 par Antoine-Robert Gaudreaus, ébéniste du roi, et reproduite plus d’un siècle plus tard par le génial François Linke dans une maîtrise d’exécution fabuleuse.
Il existe parallèlement nombre de meubles xixe, très classiques de décor et de conception, moins élaborés dans les finitions, mais sortant des ateliers des mêmes grands ébénistes. Ces meubles qualifiés, de « petit Napoléon III », destinés à une large clientèle, se vendent aujourd’hui quelques milliers d’euros en ventes publiques. Quand ils trouvent preneur.
La présence de l’estampille seule ne suffit pas, et il ne faut pas confondre ces meubles néo-styles ordinaires avec les pièces exceptionnelles d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros et collectionnées par les grosses fortunes de la planète. Une différence de qualité qui se voit à vue d’œil.

Acheter du mobilier XIXe

Galerie Chadelaud, Louvre des Antiquaires, 2 pl. du Palais Royal, Paris Ier, et 104, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris VIIIe. chadelaud.com Antiquaire depuis 1975, Michel Guy Chadelaud est l’un des spécialistes du mobilier de prestige du xixe siècle, notamment des ébénistes Linke, Beurdeley et Dasson.

Galerie M&N Uzal, 3, rue de Miromesnil, Paris VIIIe, et 11, rue de la Régence, 1000 Bruxelles. gallery-uzal.com Fondée à Bruxelles en 1990, la galerie M&N Uzal, spécialisée dans le mobilier et les objets d’art du xixe siècle, a ouvert une antenne à Paris en 2005.

Tobogan Antiques, Louvre des Antiquaires, 2, pl. du Palais Royal, Paris Ie. toboganantiques.com Spécialisée dans le mobilier et les objets d’art du XIXe, la galerie présente une sélection de meubles de style Boulle au Louis XVI, signés Beurdeley, Cremer, Dasson, Durand, Linke et Zwiener.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Néo-style, quand la copie dépasse l’original

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