Paris

Mis n’a pas manqué sa cible

Pari gagné pour Sotheby’s qui a honorablement dispersé en France une collection belge

Par Marie Flambard · Le Journal des Arts

Le 30 octobre 2012 - 436 mots

PARIS - Mercredi 24 octobre à 18h, la vente de la collection Mis chez Sotheby’s a débuté avec intensité. Pendant dix longues minutes, des amateurs présents dans la salle et au téléphone se sont disputés pour emporter une Étreinte à la mine de plomb de Picasso finalement adjugée 580 000 €, soit près de cinq fois son estimation haute.

Devant une salle aux trois quarts pleine et de très nombreux téléphones, c’est Oliver Barker, vice-président de Sotheby’s Europe, venu spécialement de Londres, qui a tenu le marteau. Le ton était donné : la vente Mis serait internationale. « Une collection de provenance belge dispersée par un auctioneer anglais dans une salle de ventes parisienne, des acheteurs du monde entier : voilà le parfait exemple de la méthode Sotheby’s France », a commenté le directeur du département Art contemporain, Stefano Moreni.

Avec un résultat global supérieur à l’estimation haute prévue et cinq enchères millionnaires, la maison de vente est récompensée pour son choix de situer la vacation à Paris. La Grande Table de Magritte, estimée 3 à 5 millions d’euros et lot phare de la vente, a été adjugée 4,5 millions d’euros en faveur d’un amateur européen. Si ce résultat n’a pas surpassé le prix réalisé pour une œuvre similaire vendue près de 5 millions d’euros à Londres en juin 2011, il constitue tout de même un record pour une œuvre de Magritte vendue en France. Les deux autres toiles du peintre belge proposées dans la vente se sont également bien vendues avec une adjudication à 1,2 million d’euros pour La Parure de l’orage, tandis que L’Usage de la parole VI est partie au-dessus de son estimation haute pour 710 000 euros au marteau. Toujours très convoité, Andy Warhol a fait l’objet d’une bataille d’enchères pour la sérigraphie Four Multicoloured Marilyns, emportée par un acheteur au téléphone pour 3,2 millions d’euros, bien au-dessus de son estimation haute. Tandis qu’un succès comparable a bénéficié au très beau Mobile noir et rouge de Calder, parti pour 3 millions d’euros, le double de son estimation haute. Enfin, les trois Lucio Fontana, vedettes de l’art italien mis à l’honneur dans cette collection, ont également pu trouver preneur au-dessus de leurs estimations. Hormis ces lots importants, les enchères concernant le reste de la vente ont été inégales. Les résultats ont été décevants pour les deux panneaux de Christo, la toile de Domenico Gnoli ou l’assemblage en bois de Louise Nevelson, partis en dessous de leur estimation basse. Par ailleurs, une dizaine de lots n’a pas trouvé preneur comme le décollage d’affiches de Mimmo Rotella ou la dramatique peinture Terra de Mario Merz.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°378 du 2 novembre 2012, avec le titre suivant : Mis n’a pas manqué sa cible

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