Art contemporain

MEL Publisher cherche son public

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 13 février 2019 - 522 mots

PARIS

La maison d’édition d’estampes a constitué un catalogue d’œuvres qu’elle s’emploie à faire connaître par le biais d’expositions.

Paris. MEL Publisher s’offre sa première exposition en galerie, chez Arts Factory, après s’être fait connaître lors des Rencontres du 9e art d’Aix-en-Provence, en avril 2018, et une vente inaugurale organisée en septembre chez Artcurial à Paris. Cette nouvelle maison d’édition spécialisée dans l’estampe s’est donné pour objectif de démocratiser l’achat d’œuvres d’art et de regrouper des talents venus de la bande dessinée, des arts plastiques et de l’illustration. Une démarche dont Michel-Édouard Leclerc, son fondateur, estime qu’elle répond aux attentes d’une génération d’amateurs, entre 25 et 40 ans, aux moyens limités mais désireuse de commencer une collection, ou simplement d’afficher ses choix esthétiques.

Les séries sont limitées à 35 ou 40 exemplaires signés et numérotés, bien que chez Arts Factory certains petits formats soient exceptionnellement édités à 60. Avec plus de 50 œuvres réparties sur quatre étages, l’exposition s’adresse à une communauté fidélisée par une galerie connue pour sa promotion de la scène graphique et alternative. Dans la sélection opérée par le couple de galeristes Effi Mild et Laurent Zorzin, on trouve sans surprise les univers sombres de Damien Deroubaix, Stéphane Blanquet ou Thomas Ott, un choix en phase avec leur programmation. Mais aussi des artistes qu’Arts Factory a tôt exposés comme Pierre La Police, ou Killoffer et Jochen Gerner [contributeur au JdA], aujourd’hui représentés par Anne Barrault. Quant à Hugues Micol, c’est ici même que le P.-D.G. du groupe de distribution français a découvert son travail et acheté à titre personnel plusieurs de ses œuvres. Les liens sont donc évidents avec la galerie, par ailleurs voisine des bureaux de la maison d’édition.

180 estampes au catalogue

Ce projet d’exposition est né à l’issue d’une discussion avec Laurent Zorzin lors du festival parisien Formula Bula en septembre dernier, raconte Lucas Hureau, directeur de MEL Publisher, tout en précisant que le partenariat noué avec Artcurial se poursuit : « Les lithographies entre 1500 et 2500 euros, comme celles signées Lorenzo Mattotti, Christophe Blain, ou Emmanuel Guibert se vendent bien là-bas.»

Si le catalogue, qui compte 180 estampes de 40 artistes, doit continuer à s’enrichir de nouvelles collaborations, pour Michel-Édouard Leclerc le défi est à présent de trouver sa clientèle. « Nous ne sommes pas encore au point sur les méthodes commerciales », reconnaît-il. Sur le site marchand, les estampes signées Nicolas de Crécy ou Françoise Pétrovitch sont achetées en ligne, mais celles d’un artiste comme Barthélémy Toguo peinent à trouver preneur. Il s’agit donc de créer des occasions de rencontre avec le public. Une prochaine exposition est ainsi prévue en avril à La Ferme du Buisson, à Noisiel, et une autre en mai chez Huberty & Breyne à Bruxelles, galerie spécialisée dans les auteurs de bande dessinée. D’autres projets sont à l’étude. « J’espère que Françoise Mouly va nous trouver des lieux pour exposer aux États-Unis », glisse en souriant Michel-Édouard Leclerc. La directrice artistique du magazine culturel américain The New Yorker est une vieille connaissance, et aussi la compagne d’Art Spiegelman, qui a réalisé plusieurs estampes au catalogue. Pour MEL, c’est le moment de faire jouer son réseau.

Choix multiples, estampes du catalogue MEL Publisher,
jusqu’au 9 mars, galerie Arts Factory, 27, rue de Charonne, 75011 Paris

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°517 du 15 février 2019, avec le titre suivant : MEL Publisher cherche son public

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