Foire & Salon

Foire généraliste

Masterpiece infuse du sang neuf

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 22 juin 2016 - 634 mots

La 6e édition de Masterpiece, la foire d’art et d’antiquités de Londres, renouvelle largement ses participants en opérant une sélection plus sévère.

LONDRES - Créée en 2010, le salon Masterpiece a su se hisser au rang des grandes foires internationales en seulement six ans. Ouvrant ses portes du 30 juin au 6 juillet, la foire se cale sur les dates de la London Art week, mais aussi sur les ventes de prestige de Sotheby’s et Christie’s, « faisant de cette période un moment unique pour le monde de l’art pour se rencontrer, débattre et faire des affaires », explique Nazy Vassegh, aux commandes de l’événement.

Pour cette septième édition, le salon réuni 152 exposants (contre 156 l’an passé) dont 34 marchands non présents en 2015, nouveaux venus ou revenant, soit un renouvellement de plus de 20 %. « Masterpiece est un salon cher et cette année, la sélection était plus drastique. De plus, il y a la nouvelle mouture de Tefaf en octobre à New York », commente un connaisseur du marché. Sans compter la Biennale des antiquaires qui se tient à Paris du 10 au 18 septembre. Face à autant d’événements de qualité, les marchands ont dû faire un choix. Aussi, Jacques de La Béraudière (Genève), Carpenters Workshop (Paris, Londres, New York), Siegelson (New York), Tomasso Brothers (Londres) ou encore les galeries parisiennes Didier Aaron et Kraemer ne sont pas revenus.

Un éclectisme de rigueur
Parmi les marchands qui y participent pour la première fois, le Français Xavier Eeckhout, spécialisé en sculpture animalière, est venu avec des pièces de 1900 à 1950 de Collin, Bugatti, Petersen ou Joachim, il montre aussi un Paon (1928) en bronze de Pompon. Également nouveau venu, le Londonien Stephen Ongpin, spécialisé en dessins : « En tant que visiteur, je trouvais cette foire de très haute qualité et comme il n’y avait pas de spécialiste en dessins, c’était une opportunité pour moi de faire découvrir ma galerie. Aussi, je vais rencontrer un public différent de celui que je côtoie à la Tefaf ou au Salon du dessin. » Le galeriste a apporté Bateau, Connemara, de Lucian Freud, mais aussi des feuilles de Degas, Giacometti, Hugo, Ingres, Munch ou Redon. Très éclectique et axée sur le mélange des genres, le salon offre une multitude de spécialités, allant des antiquités grecques et romaines aux œuvres modernes et contemporaines, en passant par les arts premiers et l’archéologie ou la joaillerie et les livres anciens.

Bien représentée, la section mobilier et objets d’art regorge de trouvailles comme chez Steinitz (Paris) avec une commode en vernis Martin bleu à décor japonais, estampillée Dubois, époque Louis XV ; chez de Backker (Belgique) qui montre un saint Joseph en ivoire, Paris, vers 1300, alors que John Whitehead expose un pot à sucre en porcelaine de Sèvres du service à thé offert en 1810 par Napoléon à la Baronne de la Turbie, dame de compagnie de sa sœur Pauline Borghèse.

Non moins présente, l’archéologie voit sa section renforcée par l’arrivée de nouvelles galeries comme David Ghezelbash (Paris) venu avec une tête en marbre de l’empereur Caligula, Ier siècle, mais aussi Safani (New York) qui partage son stand avec une autre nouvelle enseigne, Harmakhis (Bruxelles).

Côté art graphique, on déplore un manque de peinture ancienne malgré la présence de quelques marchands internationaux comme Richard Green ou Robilant Voena. Maison d’art (Monaco) présente notamment Trois putti, de Fragonard. L’art moderne et contemporain continue de s’imposer avec plus d’une trentaine de marchands. Parmi eux, Geoffrey Diner (Washington) montre Paysage méditerranéen, 1954 de Nicolas de Staël et Portraits d’artistes, 1967, de Warhol ; The Fine Art Society (Londres) dévoile Moret-sur-Loing, 1889, d’Alfred Sisley quand Piano Nobile (Londres) présente une sculpture de Tony Cragg, Rod, 2000 et que la galerie Barbié (Barcelone) expose Hector et Andromaque, 1950, de Giorgio de Chirico.

Masterpiece

30 juin-6 juillet, South Grounds, The Royal Hospital Chelsea, Londres, www.masterpiecefair.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°460 du 24 juin 2016, avec le titre suivant : Masterpiece infuse du sang neuf

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