Maîtres du design à Paris

En juin, deux ventes célèbrent les créateurs italiens

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 31 mai 2002 - 537 mots

Le cabinet Camard organise le 10 juin à Drouot-Richelieu une vente spéciale « Made in Italy » portant sur des objets et du mobilier de 1930 à 1970. Elle sera suivie par une dispersion-fleuve consacrée exclusivement à Gaetano Pesce le 11 juin et se poursuivra le 12 juin sur une vacation classique de design, le tout orchestré par l’étude Cornette de Saint Cyr à Drouot-Montaigne.

PARIS - Le design italien est à l’honneur, cela n’est pas peu dire puisque pour la première fois à Paris deux ventes sont consacrées aux créations de la Péninsule. Pour la première, qui se déroulera à Drouot le 10 juin, le cabinet Camard a réuni 160 lots. La vedette du mobilier porte sur un ensemble créé par Gio Ponti comprenant un rare bureau en placage de palissandre estampillé Chiesa, le grand ébéniste italien des années 1950, et estimé 20 000 euros. Les six éléments muraux qui l’accompagnent, vendus sur une estimation comprise entre 6 000 et 22 000 euros chacun, sont profilés en ailes d’avion de la même façon que le bureau. Des luminaires, on retiendra une lampe de table à fût géométrique et base triangulaire en bronze doré recevant deux ailettes de verre blanc translucide disposées en quinconce. La partie supérieure évasée de cette pièce conçue par Max Ingrand pour Fontana Arte reçoit le système lumineux se reflétant dans l’une des dalles de verre. L’estimation est de 30 000 euros. “C’est un modèle rarissime, peut-être même une pièce unique, indique l’expert Jean-Marcel Camard. En tous cas, une combinaison particulièrement réussie entre le bronze doré et le verre taillé.”

Vases prototypes de Pesce
L’attention est également portée sur une soixantaine de pièces de verrerie dont “certaines vont certainement affoler le marché international”, assure Jean-Marcel Camard. Le vase Eldorado de 1954 par Dino Martens pour Aureliano Toso, estimé 16 000 euros, se présente sous la forme d’un pichet en verre coloré et filigrané, semé sur toute la surface de particules d’aventurine et perforé d’un anneau central. Autour de 14 000 euros, le vase Egeo, 1960, de Ercole Barovier en verre mosaïqué prend l’allure d’une bouteille en verre clair à col renflé et à décor de grandes “murrine” quadrangulaires, vert clair sur fond opalescent, bordées d’une frise améthyste ondulée. Autre exemple, autour de 10 000 euros : des vases “a merletto” en verre clair fait par Archimede Seguso dans les années 1950 dont le raffinement réside dans le décor d’entrelacs de filigranes “lattimo”. Le 11 juin à Drouot-Montaigne, l’étude Cornette de Saint Cyr branchera les projecteurs sur 200 lots de Gaetano Pesce : mobilier, luminaires, miroirs, bijoux et verreries qui proviennent de la collection d’un proche du créateur. Les amateurs pourront remarquer plusieurs vases, estimés 10 000 euros, en résine polyuréthane multicolore qui sont des prototypes de la série “Fish Design” éditée en 1993. Le 12 juin, la vente continuera avec des pièces classiques comme un lustre à trois bras dont un mobile sur rotule de Serge Mouille (vers 1950), estimé 30 000 à 50 000 euros, un lampadaire de modèle Liane en fer patiné noir signé Jean Royère (vers 1960) pour 100 000 euros ou encore une version rare avec accoudoirs de la chaise Nagasaki de Mategot (vers 1951) estimée 10 000 euros.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°150 du 31 mai 2002, avec le titre suivant : Maîtres du design à Paris

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