Art brut

L’Outsider Art Fair à Paris

Andrew Edlin, nouveau propriétaire de l’Outsider Art Fair, crée une réplique en France

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 15 octobre 2013 - 462 mots

Depuis sa reprise par Andrew Edlin, l’Outsider Art Fair new-yorkaise, qui déclinait d’année en année, a connu un net sursaut qualitatif.

PARIS -  La foire a réuni 43 galeristes et triplé sa fréquentation lors de l’édition 2013 qui s’est tenue début février à Chelsea dans l’ancien DIA Center for the Arts. « De plus en plus de collectionneurs d’art contemporain se sont tournés, ces dernières années, vers cet art des marges », souligne Edlin. Surfant sur l’engouement croissant que connaît l’art brut, le marchand new-yorkais a choisi Paris pour lancer une réplique européenne de la foire. Ouvrant ses portes le 24 octobre, elle prend ses quartiers dans l’hôtel Le A, situé rue d’Artois, à deux pas du Grand Palais où la Fiac est hébergée. Vingt-cinq galeries exposeront, sur six étages, dans des chambres et suites de 15 à 35 m2.
Pourquoi avoir choisi les bords de Seine ? « Parce que l’histoire de l’art brut se trouve en France et que les collections privées et les lieux d’exposition s’y sont multipliés ces dernières années : outre la Halle Saint-Pierre et le musée de la métropole lilloise (LaM), la Maison rouge, la Fondation Cartier, la collection ABCD, et plus récemment le Palais de Tokyo montrent de l’art brut », souligne Rebecca Hoffman, la codirectrice de la foire.

Les américaines en force
À Paris, ce sont les marchands américains (11) qui sont les mieux représentés, suivis par les français (5) dont Christian Berst et Jean-Pierre Ritsch-Fisch. Deux galeristes britanniques font également le voyage ainsi qu’un suisse, un allemand, un italien, un luxembourgeois et un japonais. On note parmi les trop rares têtes d’affiche venues d’outre-Atlantique le marchand Cavin-Morris. Spécialiste de l’art hors les normes, cette galerie créée il y a près de trente ans présente une nouvelle génération d’artistes autodidactes à côté de classiques de l’art brut comme Bill Traylor, tout en montrant de l’art tribal et de l’art contemporain. On regrette l’absence, à l’hôtel Le A, de trois grands noms de la spécialité : les galeries américaines Ricco/Maresca et St. Etienne, mais aussi, côté européen, l’allemande Susanne Zander (Cologne).

Au fil des stands, le visiteur peut admirer et acquérir de grands classiques de l’art brut parmi lesquels Henry Darger (Andrew Edlin Gallery, New York), Eugene Andolsek (Primitive Art Gallery, New York), Augustin Lesage (Jean-Pierre Ritsch-Fisch, Strasbourg) ou Aloïse (Galerie du Marché, Lausanne). Mais aussi des découvertes plus récentes et plus accessibles comme Guo Fengyi, Dan Miller, A.C.M. ou Charles Steffen. « La question que l’on peut se poser est de savoir s’il est encore pertinent de créer, en 2013, une foire uniquement dédiée à cette forme d’art », s’interroge Christian Berst, qui milite pour que le meilleur de l’art brut rejoigne les chefs-d’œuvre modernes et contemporains dans les plus grands musées, biennales et salons.

OUTSIDER ART FAIR PARIS,

du 24 au 27 octobre, hôtel Le A, 4, rue d’Artois, 75008 Paris, vendredi 25 et samedi 26, 11h-20h, dimanche 27, 12h-18h.www.outsiderartfair.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°399 du 18 octobre 2013, avec le titre suivant : L’Outsider Art Fair à Paris

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