Les travaux graphiques de Cieslewicz

Un pari sur l’avenir... !

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 mars 2006 - 386 mots

Peu de gens connaissent  le graphiste polonais Roman Cieslewicz. Et pour cause, cette discipline n’a jamais été en odeur de sainteté en France, où les hiérarchies absconses entre beaux-arts et arts appliqués ont la vie dure. La vente `de l’atelier Cieslewicz, organisée par Calmels-Cohen le 19 mars, propose de lever ce voile d’oubli.
Les travaux de Cieslewicz se situent à la croisée du constructivisme russe et le surréalisme pop. « Roman Cieslewicz n’a jamais conduit ni suivi, récusant pareillement ceux qui annoncent le jour et ceux qui suivent les étoiles, écrit l’historien François Barré dans Au Quotidien. Son œuvre est celle d’un vivant fasciné par le cours du monde et par la puissance des flux d’images qui grossissent puis disparaissent aussi vite, font l’actualité et la vie, pressés entre le fugace et le tragique ».
Lorsqu’il quitte sa Pologne natale pour Paris en 1963, il couvre le champ entier du graphisme, faisant tour à tour la campagne publicitaire de Charles Jourdan, le relookage de la maquette du magazine Elle, les couvertures d’Opus International ou le catalogue de l’exposition « Paris-Berlin » à Beaubourg.  Comme l’indique l’expert Alain Weill, le système Cieslewicz repose sur des images fétiches, comme le cercle et le collage centré, qu’il recycle et réinvente.
Le graphiste a aussi développé une œuvre personnelle méconnue. « Son travail de photomontage est pourtant au niveau des plus grands, insiste Alain Weill. Sa reconnaissance de graphiste a nui à son œuvre personnelle qui a été peu exposée en galerie. » Le succès commercial n’a d’ailleurs pas accompagné ses expositions de photos à la Galerie de France ou chez Agnès B. Les prix variaient alors entre l’équivalent de 2 000 et 4 500 €, ce que coûte aujourd’hui une photo mineure d’un second couteau ! Les temps et le marché ont bien changé. Calmels-Cohen s’en tient toutefois à des estimations raisonnables de 1 000 à 3 000 € selon qu’il s’agisse de collages, d’affiches ou de maquette.
Pour donner un tour plus pérenne à cet événement, Laurence Calmels a numérisé tous les lots visibles sur internet. Une démarche patrimoniale, proche de celle menée lors de la vente de l’atelier André Breton en 2003.

Vente Roman Cieslewicz, vente le 19 mars à Drouot Richelieu, 9 rue Drouot, Paris IXe. Renseignement Calmels-Cohen : 01 47 70 38 89, www. romancieslewicz.com .

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°578 du 1 mars 2006, avec le titre suivant : Les travaux graphiques de Cieslewicz

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque