Les contradictions du marché de l’art britannique

Alors que les résultats des professionnels ont été décevants en 2002, Londres vient de rattraper New York pour les enchères

Le Journal des Arts

Le 12 septembre 2003 - 408 mots

Deux rapports récemment publiés ont mis en lumière les mauvais résultats annuels du marché de l’art au Royaume-Uni en 2002. Le Business Ratio Report du marché de l’art et le rapport 2002 de la Society of London Art Dealers font tous deux le constat d’un ralentissement en matière à la fois de ventes et de bénéfices. Corrélativement, Londres et New York sont devenues, selon Artprice, les coleaders mondiaux des ventes aux enchères au premier semestre 2003 (lire l’encadré).

LONDRES - Le Business Ratio Report réunit les résultats des 108 marchands d’art, d’antiquités, et maisons de ventes les plus importants du Royaume-Uni, en s’appuyant notamment sur les informations fournies par la Companies House, le registre national du commerce britannique. Bien qu’incomplet – les sociétés privées ne fournissent pas de rapports annuels et les dates d’enregistrement des sociétés varient –, le rapport offre un aperçu fiable de l’état actuel du marché. En moyenne, les bénéfices ont plongé de 35 % en trois ans, entre 1999 et 2002. Les ventes ont également chuté de 5 % entre 2000 et 2002, entraînant avec elles une baisse des effectifs en termes d’emploi dans le secteur.
Le rapport 2002 des membres de la Society of London Art Dealers (SLAD) confirme ces mauvais chiffres. L’association, qui comprend une centaine des marchands londoniens les plus prestigieux, a fait le triste bilan d’une année qui n’a pas été à la hauteur de leurs espérances. Près de 60 % des membres ont participé à ce sondage. 35 % ont accusé une baisse de 10 à 20 % de leur chiffre d’affaires. 46 % ont déclaré une baisse identique de leurs bénéfices avant TVA. Outre les difficultés liées à un mauvais climat économique, les marchands doivent faire face à des obstacles réguliers. 84 % d’entre eux déclarent souffrir de la TVA à l’importation et 51 % estiment que le droit de suite aura un impact négatif.
Interrogés sur leurs attentes vis-à-vis du marché en 2003, 53 % des marchands ont avoué avoir craint le pire, 32 % avaient prévu un statu quo et seulement 15 % s’attendaient à de meilleurs résultats.
La présidente de la SLAD, Angela Nevill, a toutefois souligné que les données du rapport avaient été réunies au début de l’année, lorsque les yeux du monde étaient rivés sur l’Irak. Depuis, dit-elle, “je sens personnellement que les choses vont en s’améliorant ; d’une manière générale, les gens ont aujourd’hui une vision plus positive de l’année à venir”.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°176 du 12 septembre 2003, avec le titre suivant : Les contradictions du marché de l’art britannique

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