Bilan

Le marché de l’art mondial a effacé en 2017 une partie de ses baisses précédentes

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 14 mars 2018 - 514 mots

BALE / SUISSE

Malgré un bond de 12 %, le marché de l’art n’est pas encore revenu à son niveau record de 2014 selon le rapport annuel Art Basel.

Dr. Clare McAndrew
Dr. Clare McAndrew

L’année 2017 a été une bonne, une très bonne année pour le marché de l’art selon le rapport produit par Clare McAndrew pour le compte d’Art Basel. Il a en effet progressé de 12 % pour s’établir à 63,7 milliards de dollars, mais il reste encore inférieur au record de 2014 (68,2 Md$). On s’en doutait un peu avec les résultats annuels communiqués par les grandes maisons de ventes, mais ce rapport, qui est aujourd’hui le seul après le forfait du rapport TEFAF a la particularité de donner une vision totale et exhaustive du marché. Contrairement au rapport Artprice qui ne donne que les résultats des ventes aux enchères de « fine art », soit un tiers du marché.

Les Etats-Unis affichent une progression encore plus forte (+16 %) confortant leur place de numéro 1 avec 42 % du marché, loin devant la Chine (21 % de part de marché) qui progresse de 14 %. Les chiffres chinois restent cependant toujours sujets à caution. Alors que les ventes publiques sont majoritaires en Chine, les retards et non paiements d’adjudications restent un problème majeur. Ils ont même tendance à augmenter à en juger par une étude qui montre qu’en juin dernier 49 % des lots n’étaient pas payés ou payés partiellement. Ce taux était de 41 % l’an dernier.

Le Royaume-Uni détrôné par la Chine, occupe la troisième place du podium avec tout de même 20 % du marché mondial. Une situation enviée par la France qui pèse presque trois fois moins que la Perfide Albion : 7 % de part de marché. Avec un marché total évalué à 4,1 milliards de dollars (soit environ 3,3 milliards d’euros), la France a progressé moins vite (+9 %) que le monde dans son ensemble.

Cette année encore, le marché a été dopé par les ventes aux enchères qui ont augmenté de 27 % quand les ventes des galeries et antiquaires n’ont progressé que de 4 %. Ce canal reste encore le plus important avec 53 % des ventes en valeur, mais pour combien de temps encore ? Il a encore perdu 4 points par rapport à 2016. Il convient cependant de rappeler ici que l’estimation des ventes des antiquaires et galeries reste moins fiable que celles des ventes aux enchères.

Clare McAndrew n’oublie pas son commanditaire et calcule le chiffre d’affaires global réalisé pendant les foires, soit 15,5 milliards de dollars, un chiffre considérable qui représente presque la moitié (46 % plus exactement) des ventes des antiquaires et galeries. Avec la concurrence accrue des maisons de ventes et l’importance grandissante des foires, les antiquaires et galeries subissent une mutation -bien connue- de leur profession. Le rapport pointe un renforcement du segment supérieur du marché. Ainsi le chiffre d’affaires des petits antiquaires et galeries (moins de 400 000 € de CA) a encore baissé, tandis que les ventes publiques de moins d’1 million de dollars sont en baisse constante depuis 10 ans. Mais peut-être est-ce la les conséquences d’une méthodologie qui a des difficultés à recenser les ventes des segments inférieurs.

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