Le comte de Paris couronné

Grand succès pour Sotheby’s et Christie’s à Monte-Carlo

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1997 - 425 mots

Passant outre à la volonté de ses enfants, le comte de Paris a finalement réussi à vendre, royalement, les quelques biens des Orléans dont il était encore propriétaire. Non pas en France, mais chez Sotheby’s à Monte-Carlo.

MONTE-CARLO - Réunissant meu­bles, tableaux et objets d’art provenant de la Quinta do Anjinho, la demeure portugaise de Monsei­gneur pendant ses années d’exil, les vacations des 14 et 15 dé­cembre ont dépassé de très loin leur estimation de 6 à 8 millions de francs pour totaliser 15 192 000 francs avec 99 % de vendus, grâce, selon la maison de vente britannique, à de nombreux "collectionneurs de souvenirs royaux." Chers souvenirs, en effet : un service de verres en cristal gravé aux armes du duc d’Aumale a pulvérisé son estimation de 20 000 à 30 000 francs en atteignant 594 900 francs.

Les lots "divers amateurs", de très beaux meubles et objets du XVIIIe siècle dispersés le 14 dé­cembre, ont également connu un franc succès en raison de leur qualité. Un buste de Minerve en bronze formant pendule, époque Louis XVI, a été acheté 3 540 500 francs par un collectionneur, plus du double de l’estimation basse. Autre acquisition privée, un pot-pourri céladon à monture de bronze doré, estimé 1,8-2,2 millions de francs, est parti à 2 924 500 francs. Un marchand britannique a payé 1 882 500 francs un secrétaire en bois de placage, époque Transition, estimé entre 500 000 et 700 000 francs.

Le même week-end, Christie’s a dépassé sa vieille rivale en réalisant un total de 28 483 865 francs (84 % vendu en valeur, 67 % en lots) pour sa vente de mobilier et objets d’art, et 23 030 326 francs (100 % vendu) grâce à la dispersion des œuvres et objets d’art provenant de l’appartement parisien du décorateur Henri Samuel. Cette dernière vente a duré plus de sept heures ; elle comprenait notamment une grande table aux caryatides de Diego Giacometti, estimée 500 000-600 000 francs, qui établissait un record mondial à 2 756 500 francs. Toujours chez Christie’s, parmi les meubles et objets d’art, du XVIIIe siècle pour la plupart, l’adjudication la plus élevée revenait à une paire de chenets Régence, estimée 500 000-800 000 francs et vendue 2 212 500 francs à un marchand européen. Le même client a enlevé à 2 028 500 francs, juste au-dessus de l’estimation basse, un régulateur de parquet Régence, autre pièce phare de la vacation, tandis qu’un collectionneur américain se voyait adjuger 1 580 500 francs (son estimation haute) une paire de torchères Charles X.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Le comte de Paris couronné

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