La rive droite en fête

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 juin 2005 - 369 mots

Quatre-vingts enseignes du quartier de l’Élysée à Paris jouent les prolongations lors d’une soirée porte ouverte le 8 juin jusqu’à 23 h. Cette nocturne est organisée pour la douzième année consécutive à l’initiative de quelques marchands soucieux de faire vivre le faubourg Saint-­Honoré à une heure où habituellement ce quartier s’éteint. Dans une ambiance feutrée mais chaleureuse, une quarantaine de vernissages et expositions s’enchaînent ce jour-là à la fois chez les antiquaires, sous la houlette de François Léage, et pour l’art contemporain boosté par Emmanuelle de Noirmont, chef de file des galeries d’art. « Il ne faut pas oublier nos très bons libraires à l’exemple des librairies Chrétien, Jadis et Naguère ou Blaizot qui montrera une exposition sur le thème des livres-objets édités entre 1965 et 1992 », rappelle François Léage. C’est aussi l’occasion pour huit nouveaux établissements de se faire connaître dont la galerie Chabelaud qui a sélectionné un ensemble de meubles, objets et tableaux XIXe. La galerie Marc Maison, arrivée en septembre dernier et spécialisée dans les arts décoratifs de la seconde moitié du XIXe siècle, a réservé cette soirée pour son exposition d’ouverture dédiée aux Soyer, une famille d’émailleurs parisiens de la fin du xixe siècle. Paul Soyer (1832-1903) dont la production très variée comprend aussi bien de petites décorations pour la bijouterie que de véritables tableaux en émail, en passant par des objets d’art émaillés pour l’orfèvrerie et des plaques destinées à l’ébénisterie ; Théophile Soyer (1853-1940) qui, séduit par l’Art nouveau, fait preuve d’une grande créativité par son travail sur l’éclat des couleurs et les jeux de transparences et la petite dernière Jeanne Lemerle (1879-1967), douée pour les tableaux en émail. Françoise Livinec, installée depuis une petite année avenue Matignon, signe un accrochage intitulé « Bretagne-Paris, les temps modernes ». On y découvrira notamment un tableau inédit de Robert Delaunay de 1905 intitulé Les Brûleuses de goémons. « La Bretagne a été un point de passage pour une quantité d’artistes modernes majeurs comme Delaunay, rapporte la galeriste. Cette toile influencée par Gauguin et l’esthétique pontaveniste est le plus beau tableau sur la Bretagne que j’ai vu depuis longtemps. »

« Nocturne Rive Droite », 8 juin, 17 h-23 h, PARIS, autour du faubourg Saint-Honoré et de l’avenue Matignon, VIIIe, tél. 01 45 63 82 46, www.art-rivedroite.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°570 du 1 juin 2005, avec le titre suivant : La rive droite en fête

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