La passion saint Thomas Becket

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 20 décembre 2007 - 245 mots

Le 19 novembre à Paris chez Sotheby’s, vingt-sept objets en ivoire et émaux du Moyen Âge de la collection Dormeuil, certains conservés dans la famille pendant un siècle, ont déchaîné la passion des amateurs. Estimée 150 000 euros, une rare châsse en émail champlevé représentant le martyre de saint Thomas Becket s’est envolée à 570 000 euros. Elle fait partie d’une large production de châsses réalisée à Limoges à la fin du xiie siècle, destinée à conserver les reliques du saint, répandues partout en Europe. Thomas Becket fut proche d’Henri II Plantagenêt (1133-1189) qui le nomma archevêque de Canterbury. Cependant, Thomas Becket prit parti pour les biens et les droits de l’Église contre le souverain. Il fut tué par des chevaliers du roi en 1170. La châsse dépeint la scène de l’assassinat ainsi qu’une représentation de l’ensevelissement du corps.
La diffusion du culte du saint martyr fut d’autant plus rapide que Limoges et le Limousin étaient alors sous la domination de la dynastie des Angevins-Plantagenêts. Les ordres monastiques, les souverains et les prélats anglais commandèrent des châsses du saint. Entré en conflit avec l’Église catholique, Henri VIII, suivant la constitution de l’Église d’Angleterre qu’il fonda, « décanonisa »
Thomas Becket en 1538 et ordonna la destruction de toutes les images du saint. Pour cette raison, il est aujourd’hui rare de trouver des œuvres d’art illustrant l’iconographie de Thomas Becket.

La collection Dormeuil”‰: ivoires et émaux du Moyen Âge, adjugée le 19 novembre dernier à Paris, Sotheby’s, www.sothebys.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°598 du 1 janvier 2008, avec le titre suivant : La passion saint Thomas Becket

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