Foire & Salon

La foire St-Art sur une pente bien orientée

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 28 novembre 2019 - 458 mots

STRASBOURG

Malgré un ensemble très inégal, la foire d’art contemporain de Strasbourg continue d’élever la qualité des œuvres.

Strasbourg. La 24e édition de St-Art se tenait non pas dans l’habituel hall 7 du Parc des expositions, mais dans le hall 1. Ce nouveau lieu, plus lumineux, offrait un cadre agréable pour la foire d’art contemporain qui a réuni soixante-seize galeries dont 76 % françaises. Comme par le passé le moins bon côtoyait de belles propositions.

« De l’art pour tous », lisait-on sur un panneau fait main du stand de Jean Greset. Cet ancien propriétaire d’une artothèque entendait bien se défaire de ses œuvres, et on y trouvait des éditions de Gérard Fromanger pour 1 000 euros, de Mimmo Rotella pour 2 500 euros, et quelques originaux tel qu’un collage du Suisse Arthur Aeschbacher (3 800 euros). Cela résume assez bien St-Art : de l’art pour tout le monde. La foire n’est pas comparable aux grands rendez-vous internationaux, et ses participants, pour la plupart installés en région, n’y sont jamais invités. Du reste, à l’image du stand de Jean Greset, certaines enseignes affichaient le prix des œuvres, ce qui ne se fait pas à la Fiac ou à Frieze.

Street art et design en plus

La foire est arrivé progressivement à éliminer les marchands de décoration et on a noté, cette année, une légère hausse de la qualité des œuvres. Le long des allées, quelques très belles propositions sortaient du lot comme les peintures de la jeune Stéphanie Lucie-Mathern à la galerie Pascal Gabert (Paris) ou des toiles d’artistes plus établis comme Paul Rebeyrolle et Bengt Lindström, à la Galerie Artset (Limoges), venue pour la première fois. Les œuvres d’art urbain étaient, comme toujours, très nombreuses, environ 40 % des exposants en proposaient. Parmi eux, on pouvait relever la première participation de la sérieuse galerie berlinoise Urban Spree.

Ce millésime a été marqué par la création d’un secteur consacré au design. Cette section, fidèle à la fibre grand public de la foire, a été pensée pour les primo-collectionneurs. Elle s’est déroulée en deux parties, avec une courte exposition sur les assises de sièges et fauteuils, et un secteur composé de cinq enseignes. La sélection de galeries valait le détour, notamment pour les flacons en verre de Louis Thompson et les pièces colorées de Camille Jacobs chez Clara Scremini (Paris), et la reconstitution d’un salon d’un collectionneur sur le stand de The Sloughis (Strasbourg) où des rééditions de Roberto Matta et de Man Ray se faisaient face.

Autre nouveauté, la sectorisation des éditeurs. Offrant une meilleure visibilité, ce secteur était lui aussi qualitatif ; en témoignait le stand d’Art Rendez-vous (Strasbourg) consacré au dessinateur alsacien Tomi Ungerer, ou le stand très chargé du Petit Jaunais (Nantes), qui reconstituait l’installation Basel 10 de Philippe Cognée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°534 du 29 novembre 2019, avec le titre suivant : La foire St-Art sur une pente bien orientée

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