La collection Snegaroff, tout feu tout flamme

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 avril 2005 - 331 mots

La collection de l’ancien imprimeur d’art Dimitri Snegaroff dispersée chez Artcurial le 22 février réunissait tous les ingrédients d’une vente best-seller : virginité d’un ensemble qui n’avait jamais connu le feu des enchères, petits maîtres de l’école de Paris plébiscités par le marché et intervention soutenue des collectionneurs russes avides de renouer avec leur patrimoine. Forte de ces atouts, la collection a totalisé 1,3 million d’euros. La palme revient à l’artiste Boris Grigoriev, inconnu en France mais très recherché en terres slaves. Un collectionneur a poussé jusqu’à 132 126 euros une Rue de village, (vers 1911) qui devrait rejoindre un musée privé en Russie.

Nouvelle cote pour Survage
La vente a surtout établi une nouvelle cote pour Léopold Survage, dont le catalogue proposait une vingtaine de toiles. Un marchand français a décroché pour 84 651 euros une Nature morte à la poire (1920) estimée 35 000 euros. Cette toile, qui serait plutôt des années 1917-1918, relève des rares œuvres cubistes de Survage visibles sur le marché. Un collectionneur français a aussi déboursé 74 977 euros pour Départ pour la pêche (1926). Un prix étonnant lorsqu’on le compare aux 50 000 euros exigés par la galerie Zlotowski pour des œuvres similaires lors de l’exposition Survage organisée en octobre 2003. « Il était normal que la pièce cubiste fasse un beau prix car c’est extrêmement rare, remarque Michel Zlotowski. Une œuvre comme celle-là, on n’en verra pas. Il n’en reste qu’une ou deux sur le marché. J’étais en revanche surpris par les prix des œuvres des années 1920-1926, beaucoup plus fréquentes. Mais ce sont des montants auxquels il faudra s’habituer. »
La vente a aussi marqué le sacre de Jean Puni dit Pougny. Un collectionneur russe a raflé une gouache titrée Cruche blanche, (vers 1921-1922), pour 72 558 euros enregistrant ainsi un record pour une œuvre sur papier de l’artiste. Le même collectionneur n’a pas lésiné sur les enchères en remportant une Nature morte cubiste pour 70 139 euros, sept fois son estimation basse. De nouveaux étalons qui pourraient faire les choux gras de la galerie Le Minotaure, ardent promoteur de Pougny.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°568 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : La collection Snegaroff, tout feu tout flamme

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