Jacques Grinberg (1941-2011), un peintre expressionniste

Mais, en 1962, le jeune homme s’installe à Paris, dans une colonie d’artistes, et commence à signer ses toiles « Jacques ». Influencé par l’expressionnisme de la première École de Paris, comme par l’Expressionnisme abstrait américain, il se fait le promoteur d’une Nouvelle Figuration. L’artiste meurt en 2011 à Paris.

« Jacques Grinberg, peint méchant, agressivement, violemment. C’est le massacre de toutes les valeurs, à débuter par le militarisme et le nazisme. C’est le triomphe d’une vraie liberté », peut-on lire dans le journal Combat en 1964, à propos de son exposition à la Galerie Schoeller. Dès le départ, l’artiste peint en effet des œuvres politiques antibourgeoises, antimilitaristes et antireligieuses qui dénoncent la censure, la guerre et l’oppression. Quand la génération précédente des peintres n’a souvent pas voulu représenter les horreurs du conflit mondial, se réfugiant dans l’abstraction, Grinberg s’engage, avec Maryan, Télémaque ou Arroyo, auprès desquels il expose. En 1965, il peint ainsi Les Criminels, trois têtes picassiennes décapitées sur lesquelles l’artiste tague la phrase : « Le Viet Cong Vaincra ». À propos de cette toile, qu’il reproduit en pleine page, le magazine L’Œilécrit à l’époque qu’elle « représente un phénomène nouveau ».

Puissante mais encore confidentielle, l’œuvre de Jacques Grinberg a été exposée en 2016 à la Maison des arts de Châtillon et au Musée d’art moderne de Paris, qui avait alors fait l’acquisition d’une peinture et reçu le don de quatorze autres œuvres fait par la famille et les collectionneurs de l’artiste. Elle est aujourd’hui présentée à la Galerie Kaléidoscope, à Paris, qui a sélectionné une trentaine de peintures couvrant la période 1964-2010. La galerie annonce une fourchette de prix comprise entre 4 000 à 7 000 euros pour les peintures sur papier et de 11 000 à 40 000 euros pour les huiles sur toile.