Photographie - Ventes aux enchères

Images lyonnaises

Dispersion des clichés du fonds Blanc et Demilly à Drouot Montaigne, chez Millon.

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 2008 - 414 mots

Après la succession Brassaï en octobre 2006, la SVV Millon porte le 13 octobre aux enchères le fonds photographique Blanc et Demilly, soit six cents tirages conservés dans les familles des deux photographes lyonnais de l’entre-deux-guerres. Théo Blanc et Antoine Demilly reprennent le studio photographique de leur beau-père en 1924, sous l’enseigne « Blanc et Demilly » qui devient leur signature.

PARIS - Outre le portrait commercial, les deux photographes n’ont de cesse de prendre pour sujet leur ville, s’attachant au cadrage, à la composition des plans et à l’angle de la prise de vue, plutôt qu’à l’anecdote. « Ils se rapprochent à ce titre du travail de Brassaï sur Paris et de Germaine Krull sur Marseille », note Christophe Gœury, l’expert de la vente. En juin 2000, le Centre Pompidou leur a consacré une exposition rétrospective intitulée « Blanc et Demilly – Photographes à Lyon 1924-1962 ». La totalité des photographies alors exposées seront offertes autour de 1 000 euros.

Nouvelle Vision
En 1935, leurs recherches artistiques les conduisent à ouvrir une galerie d’art entièrement dédiée à la photographie qui devient rapidement un cénacle lyonnais. Dans le portrait, ils passent à « un langage emprunté à la Nouvelle Vision. Ils se livrent à des cadrages rigoureux qui saisissent l’intensité de l’expression. […] Ils s’essayent aussi à des surimpressions et solarisations tout à fait dans l’air du temps. […] Parallèlement, les deux Lyonnais réalisent tout au long de leur vie des natures mortes dans lesquelles l’influence de la lumière sur l’objet et le cadrage sont fondamentaux, écrit dans sa préface au catalogue Xavier Fricaudet, auteur d’une thèse sur les deux photographes. Ils créent aussi des images presque abstraites en induisant une perte d’échelle. […] Ces images géantes installent le spectateur au centre d’un univers de formes abstraites et autonomes, selon le procédé que les expressionnistes abstraits américains vont utiliser dans les années 1950 », tel Gouttes d’eau (vers 1950), grand tirage d’exposition de 2 x 1,1 m, estimé 6 000-8 000 euros.
Six cents tirages d’exposition uniques et signés, balayant quarante années de prises de vue de Blanc et Demilly, sont proposés à partir de 200 euros pièce. Pour Christophe Gœury, « la qualité de leur travail les classe incontestablement dans l’histoire de la photographie française et européenne dans la lignée des plus importants photographes de l’entre-deux-guerres ». En attendant le verdict des enchères.

BLANC ET DEMILLY

- Expert : Christophe Gœury
- Estimation : 400 000 euros
- Nombre de lots : 603

BLANC ET DEMILLY, UN DOUBLE REGARD, UNE SEULE SIGNATURE, vente le 13 octobre à 14h et 20h30 à Drouot Montaigne, 15, avenue Montaigne, 75008 Paris, SVV Millon, tél. 01 47 27 95 34, www.millon-associes.com, expositions publiques : les 10 et 11 octobre 11h-20h et le 12 octobre 11h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°288 du 3 octobre 2008, avec le titre suivant : Images lyonnaises

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