Dessins, oubliés et retrouvés

L'ŒIL

Le 1 décembre 2003 - 254 mots

Originale, une vente replace l’amateur du XXIe siècle dans le monde de ses devanciers, ceux du XVIIIe siècle.
Charles de Calvière (1693-1777) prouva son intelligence en épousant une cousine qui lui apporta en dot le marquisat de Vézenobres. De là, des revenus qui lui permirent de s’adonner à sa passion, la collection. Car notre homme, militaire de son état, ne possédait pas une grande fortune ; il y suppléa grâce à son œil, remarquable.
À ce dernier il dut de former son éclectique collection, d’une réelle importance même selon les critères de l’époque. L’histoire se termina mal : il mourut en laissant des dettes et pas d’autre choix à son héritier que de vendre pour éponger le passif. Un lot de dessins échappa cependant à la dispersion, mais ce fut pour tomber dans l’oubli, un oubli qui dura deux siècles et demi.
La réapparition de ces feuilles constitue donc un événement d’autant plus remarquable qu’il s’agit là de dessins souvent importants, parfois préparatoires à des œuvres connues ; et, s’auréolant de provenances prestigieuses (Mariette, Crozat, Tallard…), ils permettent une juste vision des goûts que nourrissaient les amateurs du XVIIIe siècle. Ceux-ci aimaient avant tout les Italiens (Agostino Carracci, Frederico Zuccaro, Le Guerchin ou Domenico Zampieri, dit Il Domenichino) sans négliger ni les Flamands (une étude pour la cathédrale d’Anvers par Van Dyck) ni les Français (François Perrier ou Adam-Frans Van der Meulen). Libres de sortie et raisonnablement estimés, ces dessins pourraient bien réserver d’heureuses surprises à leurs vendeurs...

Christie’s Paris, vente le 17 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°553 du 1 décembre 2003, avec le titre suivant : Dessins, oubliés et retrouvés

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