Galerie

Découverte d’un Donatello

Par Antonetto Barbara · Le Journal des Arts

Le 10 avril 1998 - 369 mots

Donatello fut le plus grand sculpteur de la première Renaissance italienne. La présentation d’une Vierge à l’enfant inédite, dans une galerie turinoise, constitue donc un événement important.

TURIN (de notre correspondante). Depuis le 3 avril, la galerie Antichi Maestri Pittori expose onze terres cuites majeures, dont un buste d’empereur romain, un inédit d’Andrea Briosco, dit il Riccio ; une statuette peinte de Baccio da Montelupo représentant Saint Jérôme pénitent ; deux bozzetti de Canova pour les Trois Grâces et pour Polymnie ; enfin, une ébauche d’Alessandro Algardi pour la statue de Saint Philippe Neri avec un ange, modelée en 1640 pour la sacristie de Santa Maria in Vallicella, à Rome. Ces onze terres cuites accompagnent une découverte exceptionnelle, une Vierge à l’Enfant de Donatello. L’œuvre, qui rejoint le corpus de l’artiste, peut être attribuée aux premières années de sa maturité. Comme l’écrit Giovanni Romano dans sa présentation du volume consacré à la “nouvelle” terre cuite de Donatello, signé par Luciano Bellosi et Giancarlo Gentilini, cette Vierge semble dater du moment où la personnalité du sculpteur “acquiert une autorité indiscutable, dans le cadre de chantiers apparemment voués à l’uniformisation sous la conduite de Lorenzo Ghiberti : le grand atelier des portes de bronze pour le Baptistère de Florence et le chantier de Santa Maria del Fiore.” Réalisée peu après 1415, cette statue marque – à quelques années de distance du concours pour la porte Nord du Baptistère, gagné par Ghiberti – une “rupture désormais totale avec le passé gothicisant”, traduisant le fait que “la pensée créatrice de Donatello était déjà tournée toute entière vers l’avenir”. Les deux auteurs soulignent le talent de l’artiste dans l’utilisation de la terre cuite :”Caractérisé par un engagement constant à expérimenter les techniques les plus diverses et par une singulière aptitude à la sculpture, telle qu’on l’observe dans les célèbres stucs de la Sagrestia Vecchia de San Lorenzo, Do­natello a certainement été au nombre des sculpteurs qui surent largement profiter des possibilités expressives offertes par le travail sur la terre cuite. Ainsi l’attestent les groupes d’anges animés disposés sur la couronnement de l’Annonciation Cavalcanti, à Santa Croce, et les multiples Vierge à l’Enfant de l’époque correspondante, dont il suffira d’évoquer le magnifique exemplaire du Louvre.”

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°58 du 10 avril 1998, avec le titre suivant : Découverte d’un Donatello

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