Mobilier

Chandigarh, acte III

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 2010 - 410 mots

PARIS - Le 24 novembre à l’hôtel Dassault, à Paris, Artcurial présentait le troisième volet de la vente Chandigarh consacrée aux créations de Pierre Jeanneret et Le Corbusier pour la capitale indienne du Penjab, dans les années 1950-1960.

Fabien Naudan, l’expert de la vente, s’est dit « très content des résultats. Les grandes pièces inédites ont trouvé preneurs », à savoir une bibliothèque vitrée en teck et métal de Jeanneret, partie à 96 000 euros, et un grand bureau dit « table des ministres » par Le Corbusier, vendu 143 000 euros. Deux amateurs au téléphone ont bataillé pour acquérir deux fauteuils « Committee chair » par Jeanneret, à piétement de type « compas », provenant de l’Assemblée de Chandigarh, estimés 5 000 euros chacun et adjugés à 37 700 et 32 800 euros. Fait rare, ils avaient tous les deux leur garniture d’origine en cuir (l’un turquoise, l’autre jaune), patiné avec le temps. La vente a permis de confirmer la cote des pièces connues. Une table de lecture éclairante a ainsi été emportée pour 93 500 euros ; une plaque d’égout en fonte moulé, reproduisant en creux le plan de Chandigarh, est partie à 17 900 euros ; et deux bornes éclairantes en béton ont été adjugées 17 900 euros pièce. Pour le vendeur de cet ensemble, le marchand Éric Touchaleaume, cette troisième vente a servi une nouvelle fois « à régulariser le marché par rapport aux prix exorbitants pratiqués dans les grands salons internationaux. Une cote sérieuse et raisonnable a été établie pour ce mobilier. L’écart se creuse entre les pièces courantes ou tardives et les pièces inédites ou uniques ». Pour éclairer davantage les collectionneurs, il vient de publier un livre qu’il a coécrit avec Gérald Moreau : Le Corbusier – Pierre Jeanneret, l’aventure indienne, aux éditions Gourcuff Gradenigo (lire p. 22). Ainsi, pour des fauteuils « Easy armchair » en teck massif dont plusieurs exemplaires ont été adjugés 8 000 euros la paire dans cette vente, prévient-il de la présence de rogatons sur le marché : « Vers la fin des années 1960, après la disparition de Pierre Jeanneret, les lignes des modèles originaux tendent à dégénérer et les bois employés, pour cause de raréfaction et de coût élevé, sont de mauvaise qualité… » Tout en concluant à « aucune confusion [possible] pour un œil averti ». 

CHANDIGARH PROJECT III

Estimation : 1 million d’euros
Résultats : 1,1 million d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 47/16
Pourcentage de lots vendus : 75 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°336 du 3 décembre 2010, avec le titre suivant : Chandigarh, acte III

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