Foire & Salon

FOIRE D’ART ET D’ANTIQUITÉS

Brafa, toujours vaillante, ouvre au public samedi

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 25 janvier 2019 - 916 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

La foire belge, riche de ses galeries fidèles et nouvelles enseignes, inaugure sa 64e édition avec une recette inchangée qui a fait son succès : éclectisme, convivialité et qualité.

Gilbert et George à la Brafa 2019
Gilbert et George à la Brafa 2019
© Photo Alexia Lanta Maestrati pour Le Journal des Arts

Bruxelles. La Brafa (Brussels Antiques & Fine Arts Fair) a l’avantage d’être la première foire de l’année. C’est elle qui donne la température du marché de l’art en début d’année, avec pour ambition principale de faire mieux que l’année précédente. Il y a six ans encore, elle accueillait 42 000 visiteurs. L’an passé, ils étaient 65 000 à fouler le sol du prestigieux site de Tour & Taxis. Mais si la foire a déjà relevé nombre de défis, elle ne manque pas de challenges : « En parallèle avec l’internationalisation des nouvelles galeries participantes, il nous faut pouvoir amener un public toujours plus amateur et plus connaisseur afin de partager nos coups de cœur et nos nouveautés », confie Harold t’Kint de Roodenbeke, le président de la manifestation. « Aujourd’hui, il n’y a plus de période ou de jour calme à la Brafa. Nous devons, au risque de saturer à cause d’un trop grand nombre de visiteurs, tenter de communiquer via des médias de plus en plus spécialisés afin de toucher au maximum le public de collectionneurs, et ce, dans toute l’Europe », ajoute-t-il. Peu de nouveautés jalonnent cette édition, mais les organisateurs ont pris soin de mettre sur pied des expositions, en conviant le duo Gilbert & George à présenter cinq œuvres de grand format, en invitant aussi la Chambre royale des antiquaires de Belgique en écho à la célébration de son centenaire.

16 nouvelles enseignes

Pour cette 64e édition, organisée du 26 janvier au 3 février, 133 marchands ont été sélectionnés (contre 134 l’an dernier), provenant de 16 pays différents. Les exposants belges et français restent toutefois majoritaires : ils sont au nombre de 50 contre 44 participants d’autres pays. Certaines galeries ne sont pas revenues, comme les françaises Jacques Barrère, Chastel-Maréchal, Ratton ou encore Mermoz. Le canadien Jacques Germain ou encore la galerie londonienne Aktis n’ont pas fait non plus le déplacement. Pour les remplacer, seize nouvelles enseignes ont intégré l’événement. Parmi elles, des galeries de renommée internationale telles que Bowman (Londres), qui vient renforcer la sculpture européenne, ou la galerie allemande Röbbig München, mais aussi deux françaises présentes pour la première fois : Charles-Wesley Hourdé, spécialisée en arts premiers, et Brame & Lorenceau. « Nous présentons de grandes figures de l’art moderne français et nous pouvons observer en Belgique une clientèle sensible à l’art du XXe, indique cette dernière. Par ailleurs, le développement d’Internet a conduit certains collectionneurs à une forme de sédentarisation. Nous devons donc, encore plus qu’avant, être présents à l’étranger. »

Contrairement à Tefaf (The European Fine Art Fair) à Maastricht, la Brafa n’est pas organisée en sections. Toutes les disciplines, époques et styles sont mélangés afin de respecter cet éclectisme cher aux organisateurs. « Quand je me rends dans d’autres manifestations similaires, si celles-ci sont classées par secteur, je vais par habitude me concentrer sur l’art moderne, tout en négligeant le reste, raconte Harold t’Kint de Roodenbeke. La Brafa est la seule foire du circuit où j’ai déjà acquis de petites choses dans tous les secteurs, par découverte, par curiosité et à la suite d’un dialogue avec le marchand – cela allant de l’archéologie à l’art contemporain en passant par les arts premiers et l’art asiatique. » Et d’ajouter : « En classant par catégorie, on crée une uniformité, une monotonie, alors que la richesse selon moi est dans le contraste, dans la confrontation des styles et des genres. »

La plupart des disciplines sont ainsi bien représentées, depuis l’Antiquité jusqu’à l’art contemporain. Certaines sont mises en avant, tandis qu’il manque encore les domaines du dessin ancien ou de la photographie d’avant-garde ; le président souhaiterait les intégrer.

L’art du XXe siècle, les arts premiers et l’archéologie

Indéniablement, l’art du XXe siècle ne cesse de prendre de l’ampleur au sein de la foire belge. Pour cette édition, pas moins d’une soixantaine de galeries le représentent. D’ailleurs, fait troublant, sur les seize nouveaux venus, dix se consacrent à ce domaine. Parmi cette profusion de spécialistes du XXe, une dizaine de galeries misent sur le design et les arts décoratifs.

La foire reste également incontournable pour les arts premiers puisque neuf marchands spécialisés y participent, un chiffre supérieur à n’importe quel autre salon généraliste. Des fidèles comme Pierre Dartevelle, Bernard de Grunne ou Didier Claes, rejoints par Martin Doustar (Bruxelles) et Charles-Wesley Hourdé (Paris).

Autre point fort de la manifestation, l’archéologie, qui recense dix exposants – soit une mini-foire dans la foire. Des exposants assidus tels les parisiens Gilgamesh, Eberwein et Cybèle ou encore Harmakhis (Bruxelles) se voient accompagnés cette année par David Aaron (Londres) ou la galerie L’Ibis (Marrakech).

Côté art ancien, le mobilier et les objets d’art continuent d’occuper une place de choix quand, dans d’autres foires, ce domaine a tendance à se réduire comme une peau de chagrin. En effet, une trentaine de galeries défendent cette discipline. Certaines sont spécialisées en Haute Époque : Mullany (Londres), De Backker (Hoogstraten, Belgique) et, nouveau venu d’Italie, Sandro Morelli (Florence). D’autres privilégient le mobilier du XVIIIe siècle à l’image des galeries Steinitz (Paris) et Berger (Beaune).

En revanche, la peinture ancienne est le parent pauvre de la manifestation, trop proche temporellement de Tefaf (prévue du 16 au 24 mars), ce temple de la peinture ancienne qui dénombre plus d’une cinquantaine d’exposants dans la discipline. Moins d’une poignée de galeries en exposent, à l’instar de Florence de Voldère (Paris) et Costermans (Bruxelles).

Brafa Art Fair,
du 26 janvier au 3 février, Tour & Taxis, Royal Depot, avenue du Port, Havenlaan, Bruxelles, www.brafa.art

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°515 du 18 janvier 2019, avec le titre suivant : Brafa, toujours vaillante

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque