Bonnard, au bon plaisir du marché

L'ŒIL

Le 1 décembre 1998 - 229 mots

Le Plaisir de Pierre Bonnard (estimé 20/22 MF) est à nouveau mis en vente par l’indivision Maeght. Cette toile, l’une des quatre compositions exécutées en 1906 pour la salle-à-manger de Misia Sert – l’égérie des Nabis – avait été réputée Trésor national en 1994, une mesure lui interdisant toute sortie du territoire pour trois ans. Au terme de cette période – et contrairement à son pendant, Jeux d’eau, acquis en 1996 par le Musée d’Orsay – la toile n’a été, faute de moyens, ni achetée par l’État, ni classée Monument Historique. Cette dernière option, qui assure le maintien d’une œuvre sur le territoire français, est devenue impraticable depuis la jurisprudence Walter (1996), qui condamna l’État à payer une indemnité substantielle (145 MF) au propriétaire du Jardin à Auvers de Van Gogh, en pure perte puisque le tableau n’est pas venu enrichir les collections nationales. Le Plaisir est une œuvre cruciale dans le parcours de Bonnard ; elle correspond au moment où le peintre s’écarte des préceptes nabis pour s’intéresser à l’étude des jeux de lumière.
Ce chef-d’œuvre va-t-il quitter le territoire national, comme les deux autres tableaux de la série Misia Sert (Paysage animé de baigneuses au Getty Museum de Los Angeles et Après le déluge du Musée Ikeda, au Japon) et faire les frais d’une loi trop libérale ? Réponse le 4 décembre prochain.

Etude Briest, Drouot-Montaigne, 4 décembre, 21 h.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°502 du 1 décembre 1998, avec le titre suivant : Bonnard, au bon plaisir du marché

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