Arte Povera, le minimal made in Italy

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 juillet 2005 - 311 mots

Dans le sillage de la galerie Durand-Dessert qui aura défendu pendant vingt ans les artistes de l’Arte Povera, la galerie Di Meo a choisi de rendre hommage à ce courant radical des années 1970. Conceptualisé par le critique d’art Germano Celant, ce mouvement opposait une économie de moyens face à la dérive mercantile et baroque du Pop Art américain. En cela, il s’inscrivait dans les préoccupations esthétiques et éthiques de l’art minimal américain. « L’important était de corroder, graver, briser. Tenter une décomposition du régime culturel imposé », martelait Germano Celant dans la revue italienne Flash Art. Fédérés sous cette étiquette, les artistes expérimentent le champ de l’installation, avec des formes simples et des matériaux bruts. Avec onze artistes en présence, l’exposition de la galerie Di Meo couvre presque tout le spectre de l’Arte Povera. Elle ne s’aventure toutefois pas du côté des sculptures de grandes dimensions. À défaut d’un véritable igloo de Mario Merz, les amateurs peuvent se rabattre sur un projet d’igloo sur papier-calque de 1987. De même, on ne verra pas le Canone semovente de Pino Pascali adjugé pour 1,4 million de livres sterling chez Christie’s. De cet artiste fauché dans la fleur de l’âge en 1968, on découvre en revanche Brucco da Setola, écouvillon torsadé issu d’une collection romaine. L’exposition fait néanmoins la part belle à La pelle del Tempo (1992), une sculpture de Giuseppe Penone, artiste consacré l’an dernier par une exposition au Centre Pompidou (cf. L’Œil n° 558). Les amateurs d’Alighiero e Boetti ne sont pas en reste avec un de ses fameux dessins sur toile au stylo-bille bleu, Ammazzare il tempo. Ce premier rendez-vous donné par la galerie Di Meo devrait être le point de départ d’opus réguliers pour mieux faire découvrir au public parisien, les guérilleros transalpins.

« Arte Povera », galerie Di Meo, PARIS, 9 rue des Beaux-Arts, VIe, tél.01 43 54 10 98 jusqu’au 16 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°571 du 1 juillet 2005, avec le titre suivant : Arte Povera, le minimal made in Italy

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