Lizzie Sadin, lauréate du 8e Prix Carmignac du photojournalisme

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 8 septembre 2017 - 367 mots

PERPIGNAN (OCCITANIE) [08.09.17] - Lizzie Sadin s’est vue décerner le 8e Prix Carmignac du photojournalisme pour son projet sur l’esclavage des femmes et des filles au Népal, une situation méconnue et peu relayée par les médias.

Lizzie Sadin
Lizzie Sadin
Photo Corinne Bourbotte

Décidément, dans le parcours de Lizzie Sadin, le festival Visa pour l’image est synonyme de récompenses. Il y a dix ans, la photographe française recevait le Visa d’Or Magazine pour son travail mené pendant plusieurs années sur les conditions de détention des enfants dans le monde. En 2010, le Prix Pierre et Alexandra Boulat lui était remis pour sa série sur la traite des femmes en Israël.

Le 6 septembre, en plein festival de Perpignan, qui dure jusqu’au 17, la Fondation Carmignac a annoncé qu’elle était la lauréate de la 8e édition du Prix Carmignac du photojournalisme pour son projet sur l’esclavage des femmes et des filles au Népal. « Le Népal est connu pour être un lieu mythique pour les trekkeurs et pour la beauté de ses paysages mais on ignore la situation des femmes et des fillettes vendues puis forcées à la prostitution. Les Népalais eux-mêmes n’en ont pas conscience, y compris les femmes, bien qu’elles en soient les victimes », souligne Lizzie Sadin. « Cette situation existe depuis longtemps. Mais le tremblement de terre de 2015, le chômage et l’extrême précarité qu’il a entrainés l’ont faîte exploser ».

Lizzie Sadin, Rita, 17 ans, Chabahil, quartier nord de Katmandou, avril 2017
Rita, 17 ans, Chabahil, quartier nord de Katmandou, avril 2017
Photo Lizzie Sadin
Courtesy Fondation Carmignac


Présidée par Monique Villa, fondatrice de Trust Women et directrice générale de la Fondation Thomson Reuters, la 8e édition du Prix Carmignac du photojournalisme, placée sous le thème « Esclavage et traite des femmes » a donc choisi de soutenir un projet relatif à une situation passée sous silence, un témoignage fort sur le trafic humain intégré dans la société népalaise.

Dotée d’une bourse de 50 000 euros pour sa réalisation, ce prix s’accompagne de l’édition d’un livre chez Skira Paris et d’une exposition itinérante, à commencer par une première étape à l’Hôtel de l’Industrie, à Paris, à partir du 20 octobre 2017. Soit cinq jours après la date de clôture des dossiers de candidature pour la 9e édition du prix, sur le thème cette fois des menaces sur l’Arctique et sous la présidence du climatologue et glaciologue Jean Jouzel.

Légende photo

Rita, 17 ans, Chabahil, quartier nord de Katmandou, Avril 2017 © Lizzie Sadin pour la Fondation Carmignac
Contexte : C’est une « amie » de son village qui lui proposa de partir pour l’Inde avec des promesses d’argent et de bijoux. Arrivée là-bas, « l’amie » disparaît, et elle est aussitôt emmenée dans un bordel. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. On lui dit « tu vas travailler », mais sans lui dire quoi au début. Quand elle comprend, elle refuse mais elle est aussitôt enfermée pendant une semaine avec très peu de nourriture, juste pour survivre. «Maquille toi et mets ces vêtements… Qui va te donner à manger si tu ne travailles pas ? » Elle n’a aucun moyen de s’échapper et elle est obligée de se prostituer. Les clients étaient violents et la battaient. Un raid de la police la libère et l’organisation Shakti Samuha la ramène au Népal.

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