Les suspects du vol et de la destruction des chefs-d’œuvre de Rotterdam sont maintenus en détention

Le tribunal vient de rejeter la demande de mise en liberté requise par le principal suspect, Radu Dogaru, sa mère Olga Dogaru et le principal complice de l’affaire Eugen Darie.

Depuis le vol des sept œuvres au musée Kunsthal de Rotterdam en octobre 2012 cette affaire va de rebondissement en rebondissement.

Après l’arrestation de cinq suspects, la mère de l’un des accusés, Olga Dogaru, avouait avoir enterré les œuvres recherchées dans le jardin d’une maison abandonnée. Elle aurait ensuite déclaré avoir brulé les œuvres dans le poêle à bois de sa maison, en février 2013.

Aujourd’hui la mère du suspect revient sur son premier témoignage et déclare ne pas avoir détruit les œuvres. Les recherches des spécialistes contredisent pourtant ce retournement de situation et affirment avoir découvert dans les cendres restantes des fragments de matériaux ne pouvant provenir que des œuvres peintes.

« On a découvert des pigments spéciaux pour les peintres, très chers, qui ne sont plus utilisés depuis la deuxième moitié du XXe siècle », a déclaré le directeur du Musée national d'Histoire de la Roumanie, Ernest Oberländer-Tarnoveanu. Les restes de pigments identifiés seraient en effet à base d’étain, de plomb et de zinc venant ainsi confirmer l’hypothèse selon laquelle les œuvres incinérées dans ce poêle ne peuvent être en aucun cas des œuvres contemporaines. Des traces de peinture bleue, jaune et rouge ainsi que la présence de clous alimentent les suspicions des enquêteurs qui se rapprochent de plus en plus du scénario redouté par les autorités depuis des mois.

Gheorghe Niculescu, le chef de division du Centre National de Recherche et d'Investigation de Roumanie a indiqué qu'ils avaient « réuni des preuves accablantes démontrant que trois toiles sur les sept tableaux avaient été détruit dans ce poële ».