Les musées brésiliens ne sont pas tous en grève pour l’ouverture de la Copa

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Le 12 juin 2014 - 472 mots

RIO DE JANEIRO (BRÉSIL) [12.06.14] – Alors que certains musées sont toujours en grève à quelques heures du premier match d’ouverture de la Coupe du monde de football, d’autres organisent des expositions sur le thème... du football.

Les institutions culturelles, devenues elles aussi des objets médiatiques, n’échappent pas à l’effervescence de la Copa, la Coupe du monde de football, pour le meilleur et pour le pire.

Il y a d’abord celles qui rejoignent les rangs des corporations grévistes, aux côtés des professeurs, des vigiles de banques ou encore des transports publics de différentes villes. Ainsi, le Musée National des Beaux-Arts à Rio, la Bibliothèque nationale ou encore le Musée Historique National, trois des principaux musées fédéraux du pays, étaient encore fermés mercredi 11 juin après-midi. Le ministère de la Culture a engagé des actions en justice pour rendre la grève illégale, comme pour l’arrêt du métro à São Paulo.

Alors qu’Ângelo Oswaldo, président de l’Institut brésilien des musées (Ibram), parle de moment historique, les musées fédéraux ratent une belle occasion d’être vus par les touristes du monde entier. Les « museu do açude », « chácara do ceu » et « museu da republica » sont fermés. Si l’offre artistique contemporaine reste visible à Rio, tous les musées historiques importants sont en grève à quelques heures du coup d’envoi de la Copa. A São Paulo, le musée Lasar Segall est ouvert et présente une exposition sur le club… argentin de Boca Junior. A Paraty, le Musée d’art sacré est fermé pour travaux, tandis qu’à Petropolis l’important musée impérial a mis fin à la grève mercredi.

Pour autant, dans les musées municipaux, les fondations privées et les galeries, le sport roi s’expose. A Sao Paulo, pas moins de 10 musées et 10 galeries organisent cette semaine un évènement directement lié au football, qu’il s’agisse d’histoire du foot à proprement, d’utilisation du foot comme métaphore de la société ou de sujet artistique comme c’est le cas avec « l’artiste et le ballon », à l’espace Oca, à São Paulo, qui réunit des œuvres de Lygia Clark, Tomie Ohtake, Adriana Varejão ou Waltércio Cáldas. A Rio, le Paço imperial donne carte blanche à Eduardo Coimbra, tandis que la Casa Daros reçoit les Hétérotopies de Priscilla Monge, dont la nuit blanche 2009 avait exposé le bizarroïde terrain de foot tout en collines. A Belo Horizonte, Santos, Recife, les initiatives des musées liées au football ne se comptent plus.

Dans le Top 10 des musées brésiliens, publié dans le dossier spécial Brésil du Journal des Arts, l’un est en grève (le MNBA), 7 ont eu l’audace de ne pas parler football, et 2 ont succombé à la tentation : le MAR présente une exposition sur les tatouages parlant aussi de football, et le Museu Afro-Brasil présente une grande exposition « le noir dans le football brésilien ».

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Jeune joueur de football sur la plage d'Ipanema, Rio de Janeiro. © Shutterstock

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