Dation

Les héritiers de Claude Berri annulent leur dation au Centre Pompidou, préférant vendre au Qatar

Par Roxana Azimi · lejournaldesarts.fr

Le 23 février 2011 - 333 mots

PARIS

PARIS [23.02.11] - Alors que la dation Claude Berri avait été acceptée par l’Etat, les héritiers du cinéaste se sont rétractés pour vendre finalement les œuvres au Qatar pour une somme largement supérieure à la valeur de la dation. L’exposition de la dizaine d’œuvres, prévue en juin 2011, est annulée.

Le Centre Pompidou avait programmé une exposition sur la Dation Claude Berri du 29 juin au 12 septembre. Un accrochage annulé, car les héritiers du cinéaste ont fait machine arrière, alors même que la proposition de dation, déposée en juillet 2009, avait été approuvée par l’Etat. Cette opération, qui aurait permis aux deux fils du réalisateur de payer leurs droits de succession en offrant des œuvres aux musées français, concernait une dizaine de pièces, notamment quatre tableaux de Robert Ryman, un Ad Reinhardt et un Fontana de la série des Venezia, pour une valeur de plus de 30 millions d’euros.

Une douche froide pour le Centre Pompidou, où étaient entreposées les œuvres en attente de l’avis de la commission de dation. « C’est très regrettable pour nos collections et, pour moi, c’est une grande déception », nous a confié Alfred Pacquement, directeur du Musée National d’Art Moderne. On peut comprendre d’autant plus le désarroi du musée que son budget d’acquisition s’élève cette année à 2,5 millions d’euros, une somme ne permettant guère d’acquérir de tels trophées.

D’après nos informations, les héritiers du réalisateur auraient préféré céder l’ensemble au Qatar via le courtier Philippe Ségalot. Doha qui vient d’ouvrir un musée d’art moderne et contemporain, le Mathaf, aurait proposé une somme de 50 % supérieure à l’offre de l’Etat français, laquelle coïncidait pourtant aux valeurs du marché. Certes, Claude Berri n’avait pas laissé de testament à ses deux enfants, et ces derniers sont en droit de revenir sur leurs intentions. Mais il est dommage que la mémoire du collectionneur n’ait pas été saluée par un geste qui aurait pu à la fois enrichir les collections nationales et rendre hommage à sa passion. Une fin bien amère.

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Claude Berry - 2008 - © photo Frédéric Marigaux pour L'oeil

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