Les découvertes de la sculpture

Par Gilles de Bure · L'ŒIL

Le 1 avril 1999 - 2804 mots

Qu’elle date du Moyen Âge ou de la période Art Déco, qu’elle soit religieuse ou profane, la sculpture a souvent du mal à s’imposer. Neuf marchands donnent ici quelques clefs de lecture pour cet art difficile et des conseils pour acheter autrement.

Difficile la sculpture. Il faut aimer. Et, le plus souvent, connaître. Ceux qui s’engagent dans cette voie partent le plus souvent vers l’inconnu. Bien sûr, la sculpture présente quelques handicaps, dont le moindre est contenu dans une quadrilogie imparable : espace/taille/poids/socle, qui peut décourager l’amateur tenté par la maniabilité et la mobilité des œuvres peintes ou dessinées. Autre handicap, essentiellement pour les sculptures allant du XIIe au XVIe siècle, l’absence quasi totale d’attribution, contrairement à la peinture chérie des historiens de l’art : « On a des noms, on a des œuvres, mais on n’a pas les moyens de les mettre ensemble », confie l’un des spécialistes de la statuaire médiévale, Gilles Bresset. Marché serré que celui de la sculpture qui ne compte que quelques vrais collectionneurs. Serré et dans l’ensemble très sous-coté. Donc idéal pour qui veut s’enrichir sans trop de frais...
Les matériaux y sont multiples mais n’ont que peu d’importance par rapport à la technique : la taille directe, qui induit l’unicité de la pièce, qu’elle soit en pierre, en marbre, en bois... ; le modelage, technique la plus usitée, qui sous-entend la multiplication, et où le bronze est roi. Il existe, bien sûr, des tendances, des modes, des époques, des écoles, des manières si plurielles, si diverses et si singulières que la sculpture en devient une constellation à l’exploration magique, souvent amusante ou paradoxale. La sculpture animalière en est un bon exemple : les plus grands sculpteurs à s’y être livrés ont, avant tout, chanté l’animal en liberté mais toujours en l’observant et en le saisissant en toute captivité... Les scènes de violence, les statues polychromes ayant perdu leurs couleurs, les sujets mythologiques, les Pietà – entre autres – trouvent difficilement acheteurs, alors que les Vierges à l’Enfant, les nus féminins et les sculptures animalières à l’aspect très « lisse » sont de véritables best-sellers. Commencer une collection c’est, nécessairement, prendre des risques : les sujets difficiles, les sous-cotés, les méconnus à redécouvrir, les nouveaux venus sont donc les outsiders sur lesquels il faut savoir miser.

La Haute Époque selon Jacqueline Boccador
Antiquaire depuis 1971, Jacqueline Boccador a publié trois ouvrages essentiels consacrés à la statuaire médiévale. « L’expression Haute Époque est une hérésie. On devrait parler des hautes époques qui couvrent le VIIe au XVe siècle. Car en réalité, il y en a trois : le pré-Moyen Âge, le Moyen Âge et la fin du Moyen Âge. Le Moyen Âge, qui va du Xe  à la fin du XIIIe, est une période fascinante dans sa richesse et sa multiplicité. S’y affrontent des écoles françaises, allemandes, italiennes et espagnoles aux inventions surprenantes. Elles s’affrontent mais également échangent, communiquent, s’inspirent les unes les autres, ce qui enrichit encore la multiplicité des “manières”. Je suis particulièrement sensible à ce qui se passe au milieu du XIIIe siècle. C’est à cet instant qu’apparaissent une dynamique et une tension qui innervent toute l’œuvre, et qui s’épanouissent dans le traitement du visage, le chargeant d’une puissante signification et qui vont perdurer jusqu’à la fin du XVe siècle. Même s’il s’agit moins de cerner une réalité que d’idéaliser une symbolique. Voyez ce saint François de l’école Toscane et qui date de 1450-1460 : il est saisi au moment exact de sa première vision de l’archange. Il est en extase, une extase douloureuse qu’accentue l’œil à moitié fermé. Sa robe de bure entièrement dorée et recouverte de fleurs symbolise les “fioretti” et, derrière lui, Léon, un de ses jeunes moines, est là pour témoigner de la véracité de sa vision. C’est ce réalisme mystique, ce tragique, cette symbolique à la fois littérale et sophistiquée qui me bouleversent ici. Et même si l’on parle d’écoles, il est évident, à chaque fois, que l’individualité d’un artiste transparaît. Les collectionneurs le savent bien, qui traquent cette différence, ces singularités. »

Pietà contre Vierge à l’Enfant
Installés quai Voltaire, spécialistes du XIIe au XVIe siècle, les Bresset sont antiquaires et historiens depuis plusieurs générations. Gilles Bresset confie : « La sculpture médiévale est d’une richesse folle. Certains “sujets” sont très demandés et très cotés. Notamment, les Vierges à l’Enfant de petite taille et polychromes ; les “Poupées de Malines”, des Vierges de tout juste trente à quarante centimètres de hauteur, au visage très rond et à la polychromie si fine qu’elles semblent être de la porcelaine alors qu’elles sont en bois ; et, bien sûr, la rareté absolue, les Vierges en majesté romanes qui datent du XIIe siècle... En revanche marchent très moyennement les bois sans polychromie ; les pierres si elles ne sont ni marbre ni albâtre ; les sujets tronqués, toutes pièces  qui constituent, dès lors, des investissements intéressants. Mais le sujet le plus difficile, c’est la Pietà que nous appelons également Dormition. Difficile, parce que le sujet n’est guère plaisant, il y a un cadavre au milieu ! Et pourtant, quelle invention et quelle délicatesse, souvent, sur les visages : l’amour maternel bien sûr, mais également l’affliction, la douleur, le désemparement... cette difficulté vaut, d’ailleurs, pour tous les sujets qui traitent de la passion. Le pire étant les crucifix qui aujourd’hui se vendent au prix de leur poids d’ivoire ! »

Hauts de pilastres et fragments de chapiteaux
Spécialiste de la cheminée en pierre, en marbre, en bois... Andrée Macé, flanquée de Dominique de Grivel et de Virginie Vernier, règne également sur un étrange jardin lapidaire où dominent la pierre et le marbre, où voisinent chapiteaux et margelles, bassins et statues, vases et fragments de toutes sortes... « Les gens viennent nous voir essentiellement pour leurs jardins. Il s’agit moins de collectionneurs que d’amateurs de pierre et de marbre. Les lions couchés que l’on trouvait au sommet des pilastres ; les vases, surtout du XVIIIe et du début du XIXe et plutôt en pierre qu’en fonte ; les fragments qui peuvent ponctuer un parcours, scander une pelouse ou encore être montés en lampes, en tables basses et même en bancs sont très demandés. Très recherchées aussi les fontaines, mais qui sont très difficiles à trouver. D’une manière générale, les très beaux objets entiers sont rarissimes. Les arches de cloître, les fragments de chapiteaux et les hauts de pilastres demeurent, lorsqu’ils sont de qualité, des éléments exceptionnels pour donner à un jardin une dimension classique ou romantique, une atmosphère. »

Le XIXe siècle d’André Lemaire
Rue de Verneuil, André Lemaire n’est ouvert qu’en fin de semaine. Le reste du temps, il cherche – et trouve – des petites merveilles du XIXe, souvent inattendues, toujours exceptionnelles. « Le XIXe siècle est une époque très riche, très fournie, très productive. Y cohabitent le néoclassique qui correspond à l’époque révolutionnaire mais dont il ne reste que peu de choses qui sont de toute façon trop idéologiques, où le politique chasse l’expression. Il y a bien Canova, mais c’est un peu pauvre... Vient l’Empire qui rationalise, favorise l’industrie et le développement ; le bronze domine et correspond au goût d’une nouvelle bourgeoisie. C’est le marché de l’art décoratif qui flamboie et auquel participent les sculpteurs. La France, à ce moment précis, mélange intelligemment les objets décoratifs et les arts majeurs. De grands sculpteurs, tel Barye par exemple, vivent grâce aux horlogers qui font habiller et coiffer leurs mécanismes par des artistes... En 1830, c’est l’avènement du romantisme et la rencontre de la liberté d’inspiration et de la maîtrise technique. En résulteront nombre de chefs-d’œuvre connus ou méconnus... Après 1840 et avec le Second Empire, tout s’adoucit, s’assouplit, redevient décoratif. Puis viendra Rodin, l’apothéose de l’académisme, quasi insupportable tant il a d’aisance et, grâce à lui, l’invention de la femme moderne. Le XIXe siècle est donc multiple, presque infini et chaque sensibilité peut y trouver son compte. Mais je crois que ce qu’il faut y chercher, c’est l’objet décoratif. Des objets décoratifs comme ceux de Jean-Jacques Feuchère ou de James Pradier, qui sont dépréciés parce que “fonctionnels.” Mais si vous analysez ces objets, vous découvrez de vraies sculptures avec une délicatesse de modelé, une finesse dans les drapés, une élégance dans la posture, un raffinement dans l’exécution, qui en font des pièces exceptionnelles à des prix finalement cassés. »

La curiosité insatiable de Patrice Bellanger
Installé boulevard Saint-Germain, Patrice Bellanger est connu pour être un passionné des XVIIe et XVIIIe siècles, et donc, pour son engagement en faveur du classicisme le plus pur ; mais il regarde parfois vers le XIXe. « C’est vrai que je suis un classique. C’est sans doute la raison pour laquelle je réagis, à contre-emploi, au baroque, à l’expressionnisme et au symbolisme. Chez les classiques, tout est repéré, classifié, coté, alors que pour le symbolisme, on est en pleine aventure... Des gens comme Bourdelle, Rodin, Camille Claudel ont eu de vagues tentations symbolistes mais n’y ont, en définitive, pas vraiment touché. Tout ça est plus anglais – les Préraphaélites –, plus belge, plus européen de l’Est. C’est trop éloigné du classicisme pour les Français. Pas assez mesuré, symétrique, rigoureux, équilibré. Pas assez cartésien, trop freudien. Pas assez franc et direct. Il y a dans le symbolisme trop de non-dits, d’irrationnel, d’ambiguïté… En fait, le symbolisme fait surgir le trouble, le sensuel, la transcendance. En 1891, Albert Aurier qualifiait ce moment de “idéiste, symboliste, synthétique, subjectif et décoratif...” Certes, mais parce que nourri de mythologies anciennes et de fables orientales. Dans le symbolisme, s’opposent l’étrange qui découle du romantisme et l’irréalisme, plus allégorique, plus délicat. C’est cet entre-deux qui m’attache, cet entre-deux qui éloigne le symbolisme de la mode actuelle et qui, en définitive, en fait une valeur à saisir. D’autant qu’ils sont nombreux à mériter d’être redécouverts : Victor Prouvé, Pierre-Félix Marceau, Carriès (L’Œil n°490), Georges Minne... ou encore Émile Bailly dont le symbolisme tardif tend réellement à l’abstraction... »

Fratin, l’autre romantique
À l’enseigne de « L’Univers du bronze », Alain Richarme affirme sa passion pour un matériau aux possibilités, à la flexibilité, aux rendus exceptionnels. Le bronze donc, mais aussi le marbre, la terre cuite et même le plâtre. « J’adore le bronze, c’est vrai, dont le XIXe siècle célèbre l’acmé. Tout le XIXe d’ailleurs, mais je dois avouer une tendresse particulière pour le romantisme parce que le romantisme est l’expression de la liberté. Une liberté que le réalisme, après 1850, viendra juguler. Comment, dès lors, ne pas mentionner Antoine-Louis Barye dont le talent plus que confirmé s’est merveilleusement incarné dans l’animalier ? Barye, passionné par la liberté sauvage des bêtes et l’expression puissante de leurs muscles, est un passage obligé pour qui s’intéresse à cette période. Mais plus romantique encore, plus libre, c’est à Christophe Fratin que je pense. Barye est un classique qui tire au romantisme, alors que Fratin, lui, est un vrai romantique, doué d’une originalité extraordinaire, avec un vocabulaire très spécifique. Il a produit de nombreux objets décoratifs comme cette coupe exceptionnelle, mais chez lui, toujours, la sculpture domine. Et c’est le sculpteur qu’il faut redécouvrir. Dans ses sculptures animalières, on sent bien la présence du romantisme : l’anthropomorphie prévaut. Une anthropomorphie expressive et pleine d’humour. Aujourd’hui, ce qui marche, ce sont les animaux exotiques avec les éléphants en tête, surtout ceux de Barye. Les nus féminins également, notamment ceux de Rodin, Carpeaux, Pradier... Délaissés et donc très accessibles, les sujets réputés “durs et cruels” et pourtant très romantiques, comme par exemple un lion terrassant un cheval. De même que certaines scènes mythologiques parfois violentes. Ces sujets, souvent très forts et très beaux, font peur actuellement, et ce sont donc ceux-là qu’il faut acheter aujourd’hui. »

L’humanité de l’animal
Pierre Dumonteil, spécialiste de la sculpture animalière, rend hommage aux précurseurs et s’attache à découvrir les contemporains. « Avant le XIXe siècle, il n’y a pas à proprement parler de sculpture animalière. C’est une statuaire d’accompagnement où domine le cheval. C’est le XIXe qui va l’inventer. Mais le XIXe, aujourd’hui, est très repéré, arpenté ; je préfère m’intéresser au XXe. La transition et la rupture entre le XIXe et le XXe, c’est Rembrandt Bugatti qui l’opère. Il est le premier à avoir su saisir la sérénité, la force calme et puissante à la fois, la faiblesse parfois, la tendresse, en un mot l’“humanité” de l’animal. La seconde rupture, c’est à Pompon qu’on la doit. Autant Bugatti s’intéresse au mouvement sans doute sous l’influence impressionniste, autant Pompon s’attache au volume, à la stylisation, au “lisse”, en accord avec les ruptures de l’abstraction naissante. Ils sont les deux pères de toute la sculpture animalière du siècle. De Sandoz dont la sophistication flirte avec le maniérisme, jusqu’à Artus l’autre grand du “lisse”, en passant par Guyot qui conjugue tout à la fois la tendresse de Bugatti et le sens du volume de Pompon. Tout ce mouvement animalier qui naît avec le siècle va s’interrompre pour cause de Deuxième Guerre mondiale. Comme si l’inspiration avait tari. Et même si de grands sculpteurs, telle Germaine Richier, s’intéressent à l’animal, la sculpture animalière ne renaît qu’à la fin des années 60 et au début des années 70... »

Les plâtres et ferrailles de Lambert-Rucki
C’est par hasard, dans une vente, que Jacques De Vos rencontre l’œuvre de Jean Lambert-Rucki. Coup de foudre. Au fil du temps, De Vos va acheter beaucoup de Lambert-Rucki, en vendre, en éditer à tirage limité... Il écrira et éditera la première monographie consacrée à l’artiste, et ira même jusqu’à habiter, neuf ans durant, l’atelier qu’occupait Lambert-Rucki rue des Plantes. « Ce fut un réel coup de foudre. Au fil des ans, pénétrant plus avant dans son œuvre, au coup de cœur s’est superposé le coup de chapeau. Lambert-Rucki est un immense artiste, peintre et sculpteur, oublié, méconnu, écarté. Cela tient en partie à son caractère. Il était généreux et amical, mais si peu sociable et mondain. Mystique, donc très peu extraverti. Lorsqu’il travaillait chez Jean Dunand, pour gagner sa vie, il arrivait et partait par une porte dérobée tant il fuyait les regards et la lumière... Une autre lumière le portait, plus intérieure. Il a eu plusieurs périodes dont une très religieuse et une autre qui le rend proche des surréalistes. Mais il fut surtout un artiste poussé par l’urgence de créer, d’explorer, d’inventer. Son tempérament et le fait qu’il utilisait des matériaux de récupération donnent à son œuvre un côté art brut, proche des origines. Dubuffet adorait cette imagerie directe liée à une vie imaginaire, cet art qui s’affirmait “primitisant”. Expressionniste, cubiste, lyrique, poétique, primitif, il est tout cela à la fois et autre chose encore. Bois, pierre, marbre, plâtre, bronze, ferrailles... il a tout utilisé. Cette extraordinaire diversité explique sans doute la méconnaissance qu’on a de Lambert-Rucki, tant il est vrai qu’on aime avant tout les tiroirs bien étiquetés. Mais cette diversité et cette profusion sont également sa force. Celle d’un esprit libre et aventureux, jamais enfermé dans une définition et pourtant toujours étonnamment lui-même, vulnérable, désespéré et plein d’humour. Lambert-Rucki n’est pas à redécouvrir, il est véritablement à découvrir ! »

L’élégance de Chana Orloff
Les années 20 et les années 30, encore et toujours... Bob Vallois les égrène comme un leitmotiv : « Comment y échapper ? Entre 20 et 35 tout s’est joué et rejoué en une série de ruptures à répétition. Ne parlons même pas des mouvements, seulement des sculpteurs : Brancusi, Giacometti, Archipenko, Zadkine, Lipchitz, Arp, Richier, Moore, Gargallo, sans oublier Modigliani, Picasso et Matisse ! Et encore, Csaky, Sandoz, Bugatti, Laurens, Pevsner, Gabo, Gonzalez... les uns en pleine gloire, les autres tout juste balbutiants. Ce furent des années prodigieuses où tout démarre, où tout aboutit. D’autres encore, des plus grands comme Bourdelle ou Duchamp-Villon jusqu’aux plus méconnus comme les frères Martel qui, en ces années-là, sculptaient des “arbres en béton”. Que voulez-vous, c’est sans fin la fête ! On croit tout savoir, avoir tout lu, tout vu. On croit avoir tout saisi et puis, chaque jour, on a un nouveau choc, on fait une nouvelle découverte ou une redécouverte inattendue. Oui, les années 20 et les années 30 pourtant labourées, gardent encore des zones d’ombre. Prenez par exemple Chana Orloff pour laquelle je nourris une vraie tendresse. Cette artiste est encore sous-estimée et sous-cotée. Et pourtant, quel talent. Imaginez cette toute jeune fille qui débarque à Paris en 1910 et qui d’emblée est attirée dans la grande ronde. Face à ces géants, elle s’impose. Elle impose son regard et son art. Elle savait tout saisir, tout ressentir. Elle fut, au fond, une merveilleuse portraitiste. Inoubliables ses danseuses et ses musiciens, ses athlètes et ses animaux, ses femmes debout et ses nus assis : la recherche rigoureuse du dessin fondamental des formes nuancée par l’élégance de l’arabesque. L’art de Chana Orloff, au fil des ans, gagne en puissance et en fermeté, force et émotion. »

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Les découvertes de la sculpture

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