Patrimoine

Les autorités irakiennes font face à une recrudescence de pillages dans les sites archéologiques

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 29 juin 2010 - 416 mots

DHAHIR (IRAK) [29.06.10] – L’Irak connaît un nouveau regain de pillages de ses sites antiques. Faute de moyens, les autorités de protection du patrimoine peinent à endiguer le phénomène.

L’Irak voit se multiplier les pillages sur ses sites antiques, plus spécifiquement dans le sud du pays. Contrairement à 2003, la faute n’incombe pas au climat de chaos post-invasion américaine, mais plutôt à l’indifférence du nouveau gouvernement irakien d’après une enquête du New York Times. Face à cette situation catastrophique, les autorités de protection du patrimoine tirent la sonnette d’alarme.

Des centaines de sites archéologiques renfermant certains des plus anciens trésors de la civilisation mésopotamienne ne bénéficient aujourd’hui d’aucune protection, devenant ainsi le théâtre de pillages et de fouilles clandestines en constante augmentation. Dans le sud du pays, les sites de Dhi Qar, de Wassit ou encore de Dhahir, l’ancienne ville commerçante sumérienne connue sous le nom de Dubrum, sont criblées de centaines de tranchées vidées de leur matériel archéologique – revendu dans la ville voisine de Farj, bastion du marché noir des antiquités –, ultime séquelle du passage des vandales.

Les autorités de protection du patrimoine, peinent à sécuriser les sites. La nouvelle force de police des antiquités créée en 2008 suite au retrait des troupes américaines devait compter 5 000 officiers. Deux ans après, elle en dénombre 106. « Je suis assis derrière mon bureau et je protège le patrimoine. Avec quoi ? Des paroles ! » s’exaspère le commandant de l’unité Najim Abdullah al-Khazali.

Ce dernier et d’autres responsables locaux comme l’inspecteur des antiquités de la province de Dhahir, Amir Abdul Razak al-Zubaidi, pointent du doigt l’indifférence des autorités gouvernementales et la faiblesse des institutions de l’Etat, de nombreux ministères étant encore gangrénés par la corruption. Les projets de recherches archéologiques et de développement touristique évoqués dans les discours des dirigeants ne sont que des bonnes paroles, « mais ils ne font rien » a précisé Qais Hussein Rashid, le chef du Conseil national des antiquités et du patrimoine irakien. Le budget initial de 16 millions de dollars a été réduit à 2,5 millions. Sur le terrain, rien n’est fait, pas même des gardes ou des clôtures.

Mr Zubaidi compare la situation actuelle au pillage du Musée national de Bagdad en 2003 et qualifie le fléau de « saccage convulsif » à la seule différence que le musée peut espérer récupérer certains de ses objets alors que les pièces des sites « sont perdus pour toujours », déplore le chef du conseil des antiquités.

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